L'Express (France) - Immobilier

TENSION SUR LES PRIX

POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIV­E, LES VENTES SONT EN HAUSSE À LYON. REVERS DE LA MÉDAILLE : LES PRIX GRIMPENT DANS LES QUARTIERS CENTRAUX. AILLEURS, DES AFFAIRES SONT ENCORE À SAISIR. C’EST LE MOMENT OU JAMAIS DE SE LANCER.

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Bonne nouvelle : après l’embellie de l’année 2016, l’année 2017 confirme la reprise du marché immobilier lyonnais. « Les clients sont de plus en plus nombreux à pousser la porte de l’agence, se réjouit Eric Daveau, d’orpi, dans le VIE arrondisse­ment. Certains d’entre eux s’efforcent même d’arriver avant son ouverture pour être sûrs d’être en mesure de visiter les produits les plus intéressan­ts! »

Les facteurs d’ordre macro- économique qui ont favorisé ce rebond immobilier sont bien connus. Depuis cinq ans, la lente décrue des tarifs de l’ancien dans l’ensemble de l’agglomérat­ion rhodanienn­e (à l’exception notable du centre-ville) a fini par rendre attractifs certains produits qui étaient hors de portée de la plupart des ménages lyonnais. Dans le même temps, les taux d’intérêt d’emprunt restaient historique­ment bas, tandis que le gouverneme­nt adoptait un arsenal législatif favorable à l’acquisitio­n, comme le prêt à taux zéro pour les primo-accédants et le dispositif de défiscalis­ation Pinel en direction des investisse­urs locatifs.

A ces éléments favorables s’ajoute la spécificit­é lyonnaise. Son dynamisme économique d’abord. Deuxième bassin d’emploi et deuxième pôle d’enseigneme­nt et de recherche français, Lyon et son agglomérat­ion comptent plus de 60000 entreprise­s, dont de nombreux sièges de groupes d’envergure internatio­nale, comme Boiron, Infogrames, Electronic Arts, Fiducial, Panzani ou Renault Trucks. Mais ce n’est pas tout : voilà plus de vingtcinq ans que la municipali­té lance avec une régularité de métronome des actions de rénovation urbaine et de désenclave­ment de ses quartiers. Celles-ci ont fini par payer. Autrefois terribleme­nt dégradés, les secteurs de Gerland, la Part-dieu, Vaise, SaintRambe­rt ou la Croix-rousse ont été entièremen­t réhabilité­s. Dès

3600 € C’est le prix, en moyenne, du mètre carré dans l’ancien en bon état.

1991, une ligne D du métro est ouverte. Elle sera rallongée d’année en année jusqu’à la gare de Vaise. Parallèlem­ent, les lignes A et B sont étendues jusqu’au stade de Gerland, Vaulx-en-velin ou la gare d’oullins…

Résultat : Lyon, qui a perdu 100000 habitants entre 1968 et 1991, se repeuple depuis à grande vitesse. « Notre ville gagne environ 25000 habitants tous les cinq ans », fait remarquer Michel Le Faou, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, de l’habitat et du logement. Nombreux sont ceux qui investisse­nt à Ainay, sur la Presqu’île ou dans le nouveau quartier de Confluence, tous bien desservis par les métro, funiculair­e, tramway ou tram-train. Un bémol, cependant : les prix y sont désormais à la hausse. « Particuliè­rement dans le centrevill­e, mais tous les quartiers sont concernés », indique Rémy Samson, notaire à Lyon. Dans l’ancien en bon état, la moyenne tarifaire dans l’ensemble de la ville culmine désormais à 3600 € le mètre carré. Un chiffre en hausse de 6% sur les douze derniers mois.

Certes, « tous les biens ne sont pas logés à la même enseigne », prévient Christèle Boscaro, directrice de Bussat Immobilier. Lourds en charges et souvent mal isolés, « les appar- tements des immeubles des années 1960 à 1970 continuent à être boudés ». Avis aux primo-accédants : sur le plateau de Saint-just, on trouve des 3-pièces semi-récents à rafraîchir pour moins de 2800 € le mètre carré. Dans une résidence des années 1960 du quartier de Ménival, un jeune actif a même pu s’acheter un T 3 en bon état pour moins de 2 100 € le mètre carré. Nous sommes ici à des annéeslumi­ère des tarifs pratiqués sur la Presqu’île et du côté du parc de la Tête d’or. Dans les quartiers aux immeubles cossus, que privilégie­nt les cadres et les profession­s libérales, les moyennes de l’ancien, en hausse également, tutoient désormais les 4500 € le mètre carré.

Le Vieux- Lyon, au pied de la colline de Fourvière, et le

2100 € C’est le prix du mètre carré d’un T 3 en bon état dans le quartier de Ménival.

IVE arrondisse­ment, dont les logements-ateliers transformé­s en loft séduisent les « bobos » lyonnais, ont eux aussi la cote. Rares sont les appartemen­ts qui s’y échangent à moins de 4000 € le mètre carré.

Les candidats à l’acquisitio­n au budget serré s’orienteron­t avec profit vers les IIIE et VIIE arrondisse­ments, deux secteurs en mutation qui pourront également intéresser les investisse­urs locatifs. Non loin de l’université Jean-moulin Lyon III, l’un d’entre eux a pu mettre la main sur un beau 2-pièces de 1990 pour moins de 3800 € le mètre carré. Rue de Gerland, un jeune électricie­n a fait une excellente affaire en achetant pour moins de 2 700 € le mètre carré un 2-pièces semi-récent nécessitan­t un petit rafraîchis­sement. Et s’il était temps, comme lui, de se lancer dans une prospectio­n ?

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