UN MARCHÉ TRÈS DYNAMIQUE

AIX-EN-PROVENCE

Les affaires vont bon train dans l’ancienne capitale de la Provence. « L’année immobilière 2016 a été excellente », se félicite Thibaut Maurel, gérant des agences Orpi d’aix. « Le nombre des ventes du premier semestre 2017 a été supérieur à celui enregistré l’année dernière à la même période », surenchérit Marie-aude Li Calzi, négociatrice d’aix-la Duranne Immobilier. « Convoitées par les primo-accédants, les petites surfaces partent comme des petits pains », constate de son côté Cédric Fardiola, gérant du groupe Carnot-drugeon. A l’unisson de ses collègues, il s’étonne que les élections présidentielle et législatives n’aient pas provoqué un ralentissement significatif des transactions : « En période électorale, les candidats à l’achat suspendent habi-

L’IMMOBILIER AIXOIS A LE VENT EN POUPE. LE CENTRE-VILLE EST PRIS D’ASSAUT ET LES PRIX SONT À LA HAUSSE. EN PÉRIPHÉRIE. LES MAISONS NEUVES SONT TRÈS CONVOITÉES.

tuellement leur décision en attendant de savoir à quelle sauce fiscale ils vont être mangés ; cela n’a pas été le cas cette année. Du moins, pour le moment… », remarque-t-il. Comme expliquer cette vitalité ? « La conjoncture n’a jamais été aussi favorable à l’achat, répond Me Yves Valois, notaire à Gardanne. La loi de défiscalisation Pinel à destination des investisseurs et le prêt à taux zéro réservé aux primo-accédants sont hyper incitatifs. » Quant aux taux d’intérêt d’emprunt, « quoi que les médias en disent, ils demeurent obstinément bas », sourit le notaire. S’ajoute le dynamisme économique de la région aixoise : « Il ne se dément pas », se réjouit Delphine Raspus, de Century 21 à Trets. Même écho du côté de Valérie Claquin, codirectrice de Nordaix Immobilier, une agence située à Venelle : « Chez Airbus Helicopters, au centre d’études de Cadarache ou dans les bassins d’emplois des Milles, de Rousset, de La Duranne ou de Vitrolles, la demande de logements émanant des techniciens, ingénieurs et cadres augmente d’année en année », indique-t-elle.

Le regain de l’activité n’est pas sans susciter des effets pervers : « On constate un léger fléchissement du marché de la location », indique Thibaut Maurel à l’attention des investisseurs. Lui-même évalue « entre 10 et 15 % la part des locataires aspirés par marché de la vente », car « il devient plus avantageux d’acheter un studio que de le louer ». Autre conséquence fâcheuse : « Les prix grimpent sous la pression d’une demande qui excède l’offre », prévient Me Valois. Dans le centre aixois, ils ont déjà augmenté de 9% sur les douze derniers mois, la moyenne tarifaire des biens anciens sans défaut franchissant de plus en plus souvent la barre des 4500 € le mètre carré. Plus chers encore sont les produits d’exception, comme ce 40m2 avec terrasse perché au dernier étage d’un immeuble des Allées Provençales, parti tout récemment à 8600 € le mètre carré ! Dans le quar- tier de la Torse, un 2-pièces niché dans une résidence avec parc et piscine n’a eu, quant à lui, aucun mal à trouver preneur à 6200 € le mètre carré.

« En périphérie aixoise, le stock des maisons en bon état proposées entre 300000 et 400000 € est en train de fondre », s’inquiète par ailleurs Thibaut Morel. Il en va de même pour les appartements neufs ou récents. Les vendeurs ont de quoi s’en réjouir : « Leur marge de négociation sur les prix s’est resserrée », note Delphine Raspus. A Rousset, dans une résidence sécurisée de moins de 10 ans, un T3 affiché à 199000 € est parti tout récemment à 186000 €, soit une baisse de seulement 6,5 % par rapport au prix initial. « On est loin des 10 à 15 % de ristournes pratiquées quasi automatiquement sur les produits mis en vente il y a encore six mois », souffle un agent. C’est peut- être le moment de hâter son achat, avant que les vendeurs ne prennent définitivement la main.

4500 € Le prix bas du mètre carré pour les biens anciens dans le centre aixois .