L'Express (France) - Immobilier
L’EMBELLIE SE CONFIRME
MALGRÉ UNE AUGMENTATION DU VOLUME DES VENTES À AVIGNON ET DANS LE PAYS DE SORGUES, LES PRIX RESTENT ATTRACTIFS. INTRA-MUROS, UNE TENSION SUR LES PRODUITS D’EXCEPTION SE FAIT SENTIR.
Les sourires s’affichent sur les visages des professionnels de l’immobilier avignonnais. « L’embellie de l’an dernier se poursuit », se réjouit Zohra Boumaza, gestionnaire de Mazagrand Immobilier, aux Angles. « Le nombre des transactions sur des biens anciens avait déjà bondi de 8 % en 2016. L’année immobilière 2017 s’annonce encore meilleure », assure Me Alain Ducros, notaire à Avignon et vice-président de la chambre des notaires du Vaucluse (voir l’entretien cicontre). « En 2016, nous avions égalé le record de ventes de 2012, note de son côté Etienne Beaucourt, dont l’agence Guy Hoquet couvre le sud avignonnais. Or les chiffres du premier semestre 2017 sont supérieurs de 20 % à ceux de la même période l’an dernier… »
Les raisons de la reprise? Nous les évoquions déjà l’an dernier dans ces colonnes : « Non seulement les taux d’intérêt d’emprunt restent bas, mais les prix des biens à la vente ont dégringolé à des niveaux quasi incompressibles », analyse Me Alain Ducros. En 2016, malgré une hausse des transactions de près de 7% dans l’ensemble du département, les tarifs de l’ancien ont baissé de 7,5 %, note une étude de la chambre des notaires du Vaucluse. Aujourd’hui, la moyenne des prix dans l’ensemble de la conurbation avignonnaise s’établit, tous biens confondus, à 1850 € le mètre carré, soit le même niveau qu’il y a cinq ans ! « Même dans l’intra-muros, les tarifs se sont tassés », avance Olivier Ponthieu, de l’agence Orpi. A raison : les biens anciens y ont perdu l’an dernier plus de 5 % de leur valeur, le prix médian s’affichant désormais à 2400 € le mètre carré. « Il est désormais possible de dénicher des biens situés à un jet de pierre du palais des Papes à moins de 3000 € le mètre carré », indique pour sa part Frédéric Férigoule, de l’agence du Centre. Comme ce 3-pièces refait à neuf situé en plein coeur du quartier de la Balance, acheté au prix moyen de 2980 € le mètre carré par un couple de retraités. Il faut toutefois raison garder : « Les appartements de prestige sans défaut ni travaux à effectuer s’échangent toujours à des montants élevés », prévient Me Ducros. Comme ce T5 niché au coeur de la résidence de standing Raspail-saint-roch : il n’a eu aucun mal à trouver un acquéreur à 3800 € le mètre carré.
Les candidats à l’achat en quête de maisons et d’appartements spacieux prospecteront avec profit hors les murs. Selon les derniers chiffres du notariat, les tarifs de l’ancien y
1850 Le prix moyen du mètre carré dans la conurbation avignonnaise.
ont baissé de près de 10 % l’an dernier, la moyenne s’établissant en cette rentrée aux alentours de 1500 € le mètre carré. « Un montant qui baisse encore lorsqu’il s’agit de constructions des années 1960 à 1980 », rapporte Frédéric Férigoule. Route de Morières, un jeune primo-accédant s’est, par exemple, offert un 72-m2 lumineux pour la modique somme de… 71000 €. « A ce prix-là, il devient infiniment moins avantageux de louer que d’acheter en empruntant à moins de 2 % sur vingt ans », calcule Frédéric Férigoule. Avis aux primo-accédants en quête de résidence principale neuve ou à retaper : le prêt à taux zéro (PTZ) permet d’emprunter jusqu’à 138000 €, la durée du remboursement pouvant s’échelonner jusqu’à trente ans. Quant au prix moyen du neuf avignonnais, il est tombé à moins de 3000 € le mètre carré. « C’est le moment d’en profiter, conseille Me Alain Ducros. D’autant que l’offre de biens neufs ou anciens commence à se raréfier, ce qui peut faire craindre le retour de tensions sur les prix. » A bon entendeur…