L'Express (France) - Immobilier
LES VENTES NE FAIBLISSENT PAS
PAYS DE GEX ET GENEVOIS FRANÇAIS
Les agents immobiliers du bassin lémanique ont de quoi se réjouir. Amorcée en 2015, la hausse des ventes de logements dans le pays de Gex et le Genevois français ne montre « aucun signe de ralentissement », se félicite Christian Michaud, directeur d’immo Confiance. Il faut dire que ces marchés très particuliers bénéficient d’une conjoncture économique favorable. Les taux d’intérêt d’emprunt restent bas et l’arsenal législatif mis en place par le gouvernement Hollande pour favoriser l’achat dans le neuf et l’ancien à réhabiliter a fini par payer. Grâce au prêt à taux zéro et à la loi de défiscalisation Pinel, « les primo-accédants et les investisseurs locatifs sont de retour sur le marché », confirme Me David Thill,
DOPÉ PAR UNE DÉMOGRAPHIE GALOPANTE, LE MARCHÉ IMMOBILIER DU PAYS DE GEX ET DU GENEVOIS FRANÇAIS EST FLORISSANT. LES PRIX DU NEUF SONT ORIENTÉS À LA HAUSSE ET DE BELLES AFFAIRES SONT À SAISIR DANS L’ANCIEN.
500 000 € minimum pour devenir propriétaire d’une maison à Divonne, par exemple.
+ 15 % de population supplémentaire en cinq ans en pays de Gex.
1 400 logements construits dans deux nouveaux quartiers à Saint-genis-pouilly.
notaire à Ferney-voltaire (voir ci-dessus). A cela s’ajoute la spécificité de ces régions limitrophes de la Suisse. Une forte proportion des actifs vivant à Annemasse, Divonne-les-bains, Ferney-voltaire, Gex ou Saint-julienen-Genevois sont des frontaliers à haut pouvoir d’achat qui travaillent à Lausanne ou Genève. Et leur nombre ne cesse d’augmenter : la moitié des communes du pays de Gex ont vu leur population s’accroître de plus de 15% au cours des cinq dernières années. En 2016, le cap symbolique des 100000 titulaires d’un permis de travail frontalier dans le canton de Genève a été dépassé…
Conséquence : les communes françaises limitrophes de la frontière helvétique se transforment en villesdortoirs embouteillées aux heures de pointe, où les programmes neufs se multiplient comme des petits pains. A Saint- Genis-pouilly, deux nouveaux quartiers totalisant près de 1400 logements ont été créés. A Gex, Saint-julien, Divonne et Annemasse, les appartements s’arrachent sur plan plus d’un an avant leur livraison. Et cela malgré des prix élevés : oscillant autour de 4000 € le mètre carré à Annemasse, la moyenne tarifaire du neuf approche les 4400 € à Saint-julien et dépasse les 4600 € dans le pays de Gex. « De façon générale, plus on s’approche de la frontière, plus les tarifs du neuf et de l’ancien ont tendance à grimper », affirme Olivier Gallais, président de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI) des Alpes. Dans la commune huppée de Divonne-les-bains, idéalement située sur la route de Genève et de Lausanne, les biens neufs s’échangent rarement à moins de 6000 € le mètre carré. Même l’immobilier récent y paraît hors de prix. Comme ce 130-m2 de 2013 offrant la vue sur le massif du mont Blanc, parti sans négociation à 5 700 € le mètre carré.
Les ménages qui disposent d’un budget plus serré s’orienteront avec profit du côté de Saint- GenisPouilly et Annemasse, où les tarifs pratiqués dans l’ancien restent raisonnables. A Saint-Genis, un 72-m2 des années 1970 s’est échangé récemment à 2900 € le mètre carré. Même montant moyen pour ce 90-m2 de 1975 situé à deux pas de la gare d’annemasse. Quant aux amateurs de maisons, ils auront l’embarras du choix… A condition qu’ils aient les moyens d’acheter! A Annemasse, Saint-julien- en- Genevois, FerneyVoltaire ou Divonne, rares sont les villas avec terrain qui se négocient à moins d’un demi-million d’euros. Sauf, bien sûr, si le bien est à retaper. A Beaumont, au sud de Saint-julien, des trentenaires entreprenants ont acheté pour 480000 € un magnifique corps de ferme avec une parcelle de terrain de 1200m2. Un budget supplémentaire de 100000 € de travaux était toutefois à prévoir…