L'Express (France) - Immobilier
LE MARCHÉ PREND SON ESSOR
RENNES
POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, L’EMBELLIE EST AU RENDEZ-VOUS. LES PRIX SE MAINTIENNENT PARTOUT À DES NIVEAUX ÉLEVÉS. DANS LE NORD DE LA VILLE ET EN PÉRIPHÉRIE, DE BELLES AFFAIRES SONT ENCORE À SAISIR.
60000 étudiants : avec un tel contingent, la cité attire les investisseurs locatifs.
Après le retour en grâce de 2015 et le salutaire coup de fouet de 2016, l’immobilier rennais est définitivement sorti d’affaire : « Cette année, tous les profils de clients sont au rendez-vous, se félicite Laurent Giboire, du groupe Giboire Immobilier. Les investisseurs locatifs qui veulent profiter de la loi de défiscalisation Pinel, les primo-accédants sollicitant un prêt à taux zéro, mais aussi les seniors vendant en périphérie pour acheter dans le centre-ville ou les familles d’actifs à forte capacité d’emprunt… » « Craignant une hausse probable des taux d’intérêt, nombre d’acquéreurs aisés ont voulu se lancer sans tarder dans une acquisition », confirme à ce propos Me Loïc Lécuyer, notaire à Rennes (voir l’entretien page IV).
Le dynamisme du marché rennais ne s’explique pas que par des données macro- économiques et des mesures gouvernementales, loin de là! Voilà des décennies que la deuxième ville du Grand- Ouest (der- rière Nantes) fait feu de tout bois pour accroître son attractivité et faciliter la vie de ses habitants. Il y a trente ans, elle créait Rennes Atalante, une technopole qui totalise aujourd’hui plus de 15000 salariés : « Autant de jeunes gens qui cherchent à investir dans un appartement, puis dans une maison quand la famille s’agrandit », résume Etienne Errard, de l’agence Lamotte Immobilier. Forte de 450000 habitants, la métropole héberge aujourd’hui plus de 11000 entreprises, dont les géants Le Duff (1,5 milliard d’euros de CA) et Ubisoft (1,25 milliard d’euros). Avec ses 60000 étudiants, elle attire également un grand nombre d’investisseurs locatifs. Mais ce n’est pas tout. Aidée par la communauté d’agglomération Rennes-métropole, la municipalité n’a pas fait que réhabiliter son centre historique : elle compte à ce jour pas moins de… 34 zones d’aménagement concerté! Eurorennes est l’un de ses projets les plus ambitieux : à l’horizon 2027, le futur quartier d’affaires comprendra plus de 155000m2 de bureaux et de commerces, ainsi que
1500 nouveaux logements. En juillet, la mise en service de la LGV entre Rennes et Paris a mis EuroRennes, déjà hérissé de grues, à 1h27 de la capitale. « Le désenclavement de certaines zones est aussi au programme », tient à ajouter Sébastien Sémeril, adjoint municipal à l’urbanisme. Dès 2019, la deuxième ligne de métro qui parcourra la ville du sud- ouest au nord- est sera effective : « Le but est de permettre à tout un chacun de s’installer où il l’entend sans être pénalisé par la distance ou le coût du transport », explique Sébastien Sémeril.
Revers de la médaille : la ville continue de figurer dans le classe- ment des plus chères de France. Dans l’hypercentre, les appartements présentés en bon état se négocient autour de 3000 € le mètre carré – certains biens d’exception du centre historique s’arrachant à plus de 4000 € le mètre carré. Du côté du boulevard Sévigné, qui borde le joli parc du Thabor, les maisons cossues avec terrain atteignent des sommes rondelettes. Dernièrement, une belle demeure entièrement rénovée de 280m2, avec un petit jardin, a trouvé preneur à 850000 €.
Les acquéreurs au budget serré auront intérêt à prospecter dans les quartiers périphériques et les communes alentour. Du côté du Blosne ou de la Poterie, les moyennes tarifaires tombent entre 1 700 et 2 000 € le mètre carré, selon l’état du bien. Au nord, vers Beauregard et Maurepas, les investisseurs locatifs et les primo-accédants dénicheront des appartements anciens en bon état proposés entre 2 200 et 2 500 € le mètre carré. Plus loin, dans la commune de Betton, une famille a fait une belle affaire en achetant pour la somme de 345000 € une vaste demeure en pierre comprenant 5 chambres, un grand sous-sol et un beau terrain arboré de 500 m2. Il est vrai que nous sommes ici à presque une demi-heure de route du Parlement de Bretagne.