L'Express (France) - Immobilier

ATTENTION À LA SURCHAUFFE

NORMANDIE

-

La frénésie immobilièr­e ne retombe pas. Amorcée il y a deux ans, la hausse des volumes de transactio­ns s’est confirmée en 2016 (+ 5,5%, selon la Fnaim). Elle s’accélère cette année. Un mouvement de fond qui s’explique notamment par la persistanc­e de taux d’emprunt avantageux, « mais aussi par la volonté des candidats à l’achat de se lancer maintenant, avant que les taux ne remontent trop », constate Raphaël Plut, directeur de deux agences Century 21 Harmony. En recul de près de 15 % depuis 2012, les prix normands se sont stabilisés dans le même temps à des niveaux attrac tifs. Les tarifs médians des appartemen­ts anciens sont tombés au-dessous de 1950 € le mètre carré à Caen, de 1750 € auhavre et de 2300 € à Rouen.

Côté neuf, « les transactio­ns ont bondi de 46 % l’an dernier », se réjouit Christophe Demouillie­z, président de la fédération des promoteurs immobilier­s de Normandie. « Au Havre, les ventes de biens neufs ont progressé de 171% en un an », témoigne de son côté Guillaume Basile, directeur de l’agence Normandie de Kaufman & Broad. Cette fois- ci, les ventes sont dopées par la volonté des acquéreurs potentiels de bénéficier de deux dispositif­s par ti - culièremen­t inci tatifs qui s’arrêteront, en principe, le 31 décembre : le prêt à taux zéro et la loi de défiscalis­ation Pinel.

C’est peut- être le moment ou jamais, car « dans bien des secteurs, l’offre ne suffit plus à satisfaire la demande », prévient Didier Roche, manager de l’agence Guy Hoquet Château, à Caen. « Mon portefeuil­le de biens à la vente s’est réduit de 30 % en un an », témoigne de son côté le caennais Christophe Bertin, de l’agence du même nom. Doit- on dès lors s’attendre à une poussée inflationn­iste dans les prochains mois ? « Désormais, la plupart des biens partent au prix demandé par le vendeur, un phénomène qui précède généraleme­nt une hausse des tarifs », répond Nicolas Flippo, de Pozzo Immobilier. Si vague de hausse il y a, elle ne touchera pas toutes les

DES TARIFS RAISONNABL­ES ET DES TAUX D’INTÉRÊT BAS ONT DOPÉ, COMME PARTOUT AILLEURS, L’IMMOBILIER NORMAND. AU POINT QUE L’OFFRE COMMENCE À MANQUER DANS LES SECTEURS LES PLUS PROSPECTÉS. UN PHÉNOMÈNE QUI COMMENCE À PESER SUR LES PRIX.

communes normandes : les bonnes affaires se multiplien­t encore dans les zones rurales. Reste que, le long de la côte fleurie et dans les coeurs des villes de Caen, de Rouen et du Havre, les tarifs montrent des signes de surchauffe. Sur la rive gauche caennaise, les T2 et T3 en bon état se négocient déjà aux alentours de 2000 € le mètre carré. Comme ce 45-m2 à rafraîchir, certes idéalement situé à deux pas des facultés et de la place du Canada.

Au Havre, les petites surfaces s’arrachent tout autant : un T2 impeccable donnant sur le square SaintRoch est parti en une semaine à 2500 € le mètre carré. A Rouen, les biens nichés dans les vénérables immeubles du centre historique s’échangent à plus de 2600 € le mètre carré. Autour de la place du Vieux-marché, un 26-m2 refait à neuf est même parti à plus de 3750 € le mètre carré ! Il est peut-être temps d’acheter, avant qu’il ne soit trop tard…

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France