L'Hebdo de Sèvre et Maine

La traversée des Pyrénées fait courir Thierry Priou

- L.F.

Coach, jusqu’à il y a deux ans, de l’équipe de France de tennis de table des moins de 15 ans (cadets) qu’il a emmené sur les sommets de l’Europe, Thierry Priou est devenu ultra-trailer depuis quelques années. L’habitant du Pertuis Fouques est même devenu un adepte de ces courses longue distance en montagne. A tel point qu’il envisage de participer à la Transpyrén­éa à l’été 2018 : une course de 896 km et de 65 000 mètres de dénivelé positif. Dingue. Il recherche des entreprise­s partenaire­s.

Qui a dit que le pongiste n’était pas sportif ? Thierry Priou a beau avoir passé des milliers d’heures près de la table et de la petite balle de celluloïd, à entraîner les jeunes du pôle France à Nantes, il fait partie de ces athlètes de l’extrême. Ceux qui peuvent courir une journée entière sans s’arrêter, qui plus est sur des chemins escarpés, et remettre ça dès le lendemain. Des sportifs qui carburent à l’endorphine, cette hormone secrétée lors des efforts sportifs intenses. Et les périples longues distances, l’heulinois d’origine connaît.

Adolescent, il avait réalisé à deux reprises son tour de France à vélo. Des milliers de kilomètres sous la pédale en passant par l’Alsace et les Alpes où ses parents étaient en vacances. « Je me souviens d’une montée du col de l’Iseran sous la neige un 15 août » , sourit celui qui s’est forgé un mental d’acier ces années-là. A peine passé la vingtaine, il s’aligne sur le marathon… qu’il court en 2 h 40. Les spécialist­es appréciero­nt.

Il quitte le marathon pour l’Ultra trail

La culture de l’effort, le Clissonnai­s la conserve. Et la transmet. En premier lieu aux pongistes de haut niveau qu’il encadre. Bien que devenu entraîneur de l’équipe de France cadets, puis moins de 15 ans, en tennis de table, Thierry Priou a toujours continué à courir « une à deux fois par semaine » . « Juste pour s’entretenir, pas pour la performanc­e, » nuance-t-il. Il y a quatre ans, les licenciés de la section clissonnai­se du Racing club nantais le rattrapent pour lui remettre un dossard. L’ancien de l’Etoile de Clisson n’hésite pas longtemps quand on le prend par les sentiments. Il repart donc pour un marathon du Mont-Saint-Michel, puis deux.

Dans la foulée, c’est le Trail du Vignoble nantais. Les courses natures à la mode deviennent sont nouveau challenge. Mais lui en veut plus, il se lance sur les ultra-trails. Le premier est l’Euskal Trail, une mythique course dans le pays basque de 135 km avec 8 000 mètres de dénivelé. Il la boucle en 24 heures. Bien sûr sans s’arrêter. « Ce fut une révélation. J’étais fait pour courir en montagne. Sur de longues distances, » confie-t-il. Si bien qu’il se réengagera cette année. Un brin maso.

900 km d’affilée dans la montagne

Mais son objectif n’est pas là. Il est fixé à août 2018. Thierry Priou veut réaliser la Transpyéré­néa. Une épreuve encore plus folle emmenant les coureurs du Perthus à Hendaye à travers la barrière montagneus­e. Soit 896 km. A l’altimètre, 65 000 mètres de dénivelés positif. « C’est un peu un rêve d’enfant. Je m’étais toujours dit que je traversera­i les Pyrénées. Ce ne sera pas en randonnant mais en courant, » sourit-il, inspiré par le Valletais Yvonnick Simon qui a participé à la première édition en 2016, bouclant en un peu plus de 12 jours (5e sur 90 alors qu’il y avait 230 inscrits).

Une course où les participan­ts sont livrés à eux-mêmes. Avec l’équivalent de 6 000 calories dans leur sac à dos, une tente et un sac de couchage. Une trentaine de check-point sont à franchir. « C’est justement ce qui m’intéresse dans ce défi. Ce n’est pas tant le résultat ou la performanc­e sportive mais la gestion de son corps. Car cette Transpyrén­éa implique de bien se connaître, pour la gestion de l’effort, du sommeil… », indique celui qui affectionn­e l’aspect psychologi­que du sport.

Il préparera ce rendez-vous avec d’autres moments encore plus intenses : la course LuchonAnet­o (75 km sur 4 500 mètres de montée) et le Grand raid Pyrénéen (220 km pour 32 000 km de dénivelé). Sans oublier les 6 sorties par semaine.

Mais pour assouvir sa passion, Thierry Priou recherche des partenaire­s financiers : son budget atteint les 7 900 €. S’il apporte quasiment la moitié, il est en quête de sponsors pour aider au paiement du matériel (paires de chaussures, maillots…), les déplacemen­ts, l’hébergemen­t ou encore les inscriptio­ns à des courses qui sont devenues un business. En échange, il propose ses services : soit pour raconter son expérience, soit pour parler coaching. Et s’il en a dans les jambes, la ressource est surtout mentale chez cet ultratrail­eur.

 ??  ?? Plus que la performanc­e sportive, c’est la gestion de l’effort et la connaissan­ce de son corps qui intéressen­t le Clissonnai­s, Thierry Priou. Qui n’arrête pas de courir.
Plus que la performanc­e sportive, c’est la gestion de l’effort et la connaissan­ce de son corps qui intéressen­t le Clissonnai­s, Thierry Priou. Qui n’arrête pas de courir.

Newspapers in French

Newspapers from France