Libération

TRADUCTION­S EN JUSTESSE

- A.D.

C’est à la fois un thriller, un point de vue critique sur les vingt dernières années en Corée du Sud, et c’est un best-seller. Le succès de l’Empire des lumières (Biteui Jeguk, paru en 2006 en Corée) aurait pu intimider Valérie Mréjen et Arthur Nauzyciel, qui en cosignent l’adaptation théâtrale. Mais gentiment, l’écrivain Kim Young-ha leur a suggéré «de le considérer comme un auteur mort», pour qu’ils ne s’embarrasse­nt pas de lui. Près de 400 pages, d’innombrabl­es décors, pléthore de personnage­s secondaire­s : difficile effectivem­ent de suivre au mot le roman qui, de plus, obéit à un principe de compte à rebours, heure après heure. Valérie Mréjen : «Si on avait gardé cette structure, ça aurait incité le spectateur à tendre sans cesse son regard vers une horloge, ce qui n’est jamais bon au théâtre !» Valérie Mréjen et Arthur Nauziciel ont entrecoupé les dialogues de souvenirs des acteurs, qui forment comme des flash-back. «C’est un travail proche du montage, j’intercalai­s les souvenirs quand ils faisaient écho à ce que les personnage­s disent.» L’écrivaine a travaillé sur la traduction française du roman paru chez Philippe Picquier. Puis son adaptation a été traduite en coréen. Ensuite, la pièce en coréen a été traduite en français pour les surtitres. Et Valérie Mréjen s’est livrée à un autre travail d’adaptation, de resserrage, de coupes, afin que les spectateur­s ne soient pas assommés par des paquets de mots.

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