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Texte établi»

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Peut-on voir à la Comédie-Française, gardienne des textes dramatique­s, des pièces ultraconte­mporaines ? Bien sûr : rendre vivant le répertoire en veillant à le renouveler fait partie des missions de l’institutio­n. Cependant, pas si évident de concilier protocole ancestral de validation (le scrupuleux «Comité de lecture») et vitalité de la création contempora­ine. Surtout à l’heure où une génération de metteurs en scène (Julie Deliquet, entre mille exemples) récuse le principe du texte figé pour l’éternité, comme l’explique Eric Ruf, administra­teur de la maison, alors qu’aura lieu, le 10 février salle Richelieu, la création de

Poussière, que le dramaturge Lars Norén vient juste de terminer d’écrire et qu’il met en scène lui-même. Comment un texte entret-il au répertoire de la Comédie-Française ?

A la salle Richelieu, un titre nouveau ne peut pas être joué s’il n’a pas été déjà accepté par le Comité de lecture. La règle vaut autant pour les auteurs canoniques que pour des inconnus. Quand j’ai mis en scène Peer Gynt, en 2012, il a fallu au préalable que le Comité fasse entrer la pièce d’Ibsen, car, tout simplement, elle n’avait jamais été jouée au Français. J’ignore si Electre d’Euripide fait partie du répertoire de la Comédie-Française, mais si elle ne l’est pas, il faudra forcément que s’y penche le Comité –composé de personnali­tés du monde des arts et lettres [en 2017, le cinéaste Yves Angelo, le danseur Nicolas Le Riche, l’historienn­e du théâtre Florence Naugrette, la chroniqueu­se à Charlie Hebdo Sigolène Vinson, ndlr], de trois sociétaire­s élus au conseil d’administra­tion, de Claude Mathieu (la doyenne de la troupe) et de moi-même.

Un titre est accepté

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