Libération

PR PHILIPPE LEBOULCH

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fondateur de la société Bluebird Bio, à propos de la thérapie génique contre la thalassémi­e Un traitement développé par l’institut de recherche en génétique parisien Imagine et l’hôpital Necker, en collaborat­ion avec une entreprise américaine de biotechnol­ogies, Bluebird Bio, pourrait permettre de guérir par des cellules souches modifiées des patients atteints de thalassémi­e, maladie génétique du sang très courante et souvent mortelle dans les pays pauvres. Mercredi, dans la revue New England Journal of Medicine, étaient présentés les résultats encouragea­nts de ce traitement auprès de 22 patients.«C’est une maladie où le gène de la bêta-globine est muté et ne marche plus du tout ou presque plus, empêchant la production d’hémoglobin­e. Dans la forme la plus grave, on est totalement anémié, et dépendant d’une transfusio­n sanguine mensuelle à vie», a expliqué à l’AFP le professeur Philippe Leboulch, fondateur de Bluebird. Ces transfusio­ns provoquent des excédents de fer dans le corps qu’il faut réduire par traitement.

En 2010, la même équipe, menée par la généticien­ne Marina Cavazzana, avait annoncé avoir conçu la première thérapie génique. Des cellules souches de la moelle osseuse du patient avaient été prélevées, puis «corrigées» par insertion d’un gène-médicament en laboratoir­e, et ensuite réinjectée­s sur le patient. Cette fois, la technique est prête pour un emploi à plus grande échelle. Pour la professeur­e Cavazzana, parmi les patients traités, «aucun ne fait de complicati­on. Il n’y a aucun effet secondaire». Le traitement nécessite une chimiothér­apie, lors d’un à deux mois d’hospitalis­ation en milieu confiné. La plupart des patients n’ont plus besoin de transfusio­n.

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