Libération

«Dans mes romans, il y a toujours une maison» Rencontre avec Cristina Comencini

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- Recueilli par CLAIRE DEVARRIEUX Photos RÉMY ARTIGES

Pages 42-43 : Nathalie Quintane / «Ultra-Proust», gril de lectures Page 46 : Aleksandra Lun / «Comment ça s’écrit»

Page 46 : David Foenkinos / «Pourquoi ça marche»

Dans Lucy, le précédent roman de Cristina Comencini (publié par Grasset, comme Quand la nuit), un jeune Italien exilé au Canada explique que dans son pays, «la famille vous rattrape toujours». La famille est encore le sujet d’Etre en vie, roman avec lequel Comencini passe chez Stock, mais la mort est passée par là. Une femme vient à Athènes chercher le corps de sa mère. Celle-ci s’est suicidée dans une chambre d’hôtel avec son compagnon, un peintre dont elle partageait l’existence depuis dix ans, et qui n’est pas le père de la narratrice.

Le peintre avait de son côté un fils, et les voilà tous deux, dans le même hôtel à Athènes, dans les rues écrasées de chaleur, confrontés à la disparitio­n et aux souvenirs, ainsi qu’à leur propre vieillisse­ment. Celle qui a perdu sa mère a eu deux vies : jusqu’à l’âge de 6 ans, elle était l’enfant sauvage d’un milieu misérable, qui ne parlait ni marchait, petite créature vivace et maltraitée dont le roman raconte en alternance la proximité avec les animaux et les choses muettes. Cette période-là a été effacée par un incendie, après quoi la seconde famille a pris le relais. Monteuse, mariée à un

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Cristina Comencini, le 12 avril à Paris.

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