On donne son sang
Journée nationale ce jeudi : le logo de Libé perd les trois lettres des groupes sanguins pour sensibiliser à l’importance du don.
Trois lettres, mais qui ont «plus de pouvoir que d’autres» : A, B, O, celles des groupes sanguins. En cette Journée mondiale des donneurs, ce jeudi, l’Etablissement français du sang (EFS) lance, pour la deuxième année consécutive, son opération «#missingtype». Objectif : faire disparaître ces trois lettres de noms de marques, d’institutions ou de journaux, comme le fait Libé dans son édition de ce jeudi, pour sensibiliser à l’importance du don. Une initiative que le dircom de l’EFS, Philippe Moucherat, voudrait voir devenir «virale» : «En partageant une photo d’eux en train de donner, ou simplement un message sur le don du sang, accompagné du hashtag, la communauté des donneurs peut d’une certaine manière devenir ambassadrice de la cause», a-t-il dit lors d’une conférence de presse. Et peut-être encourager de nouveaux donneurs à se rendre dans l’un des 300 points de «collecte festive» ouverts ces jours-ci dans le pays en sus des 128 points habituels. Y seront proposées des animations (concerts, dégustation de fruits, spectacles de magie…) pour «améliorer l’expérience du don».
L’EFS lance également ce jeudi un site web avec un «espace donneur en ligne», qui comprendra un historique, les adresses de collecte et les moyens de contacter le donneur. «Actuellement, seulement 4% des Français en capacité de donner leur sang le font. Et chaque année, environ 170 000 d’entre eux sortent du circuit», détaille le président de l’EFS, François Toujas, pour qui «l’enjeu est à la fois de recruter des donneurs, mais aussi de fidéliser ceux qui sont déjà là, notamment via les nouvelles technologies».
En revanche, rien ne semble avoir bougé pour les gays, autorisés depuis deux ans seulement à donner leur sang, mais à la condition d’assurer être abstinent depuis douze mois, ce qui agace nombre d’associations militant pour l’égalité des droits. Actuellement, à peine plus d’un tiers des donneurs ont entre 18 et 25 ans. «Beaucoup viennent donner dès leur majorité mais disparaissent ensuite jusqu’à la quarantaine», poursuit François Toujas. Caroline, assistante manager de 43 ans, venue donner mercredi au point de collecte éphémère situé devant l’Hôtel de Ville de Paris, est de ceux-là : «Je le faisais beaucoup quand j’étais étudiante. Et puis, avec les enfants, le travail, j’ai manqué de temps.» L’EFS assure qu’il ne faut en moyenne que quarante-cinq minutes pour donner son sang, soit «l’équivalent de la mi-temps d’un match de foot». Environ 10000 dons sont nécessaires chaque jour, destinés à soigner près d’un million de patients par an.