Libération

L’EMPLOI, UN ÉLÉMENT DÉCISIF

-

«Les pauvres d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain», souligne l’Observatoi­re des inégalités pour évacuer l’idée reçue selon laquelle la pauvreté serait «une trappe dans laquelle on tombe et dont on ne s’échappe pas». Son rapport indique que si l’on suit dans la durée des gens qui deviennent pauvres une année donnée, on s’aperçoit que 50 % seulement le restent l’année suivante, 30 % au bout de trois ans et 20 % au bout de quatre ans. «Quatre années après être devenues pauvres, 80% des personnes [concernées] ne le sont plus.» En outre, le rapport montre que les chiffres de la pauvreté sont constitués d’un flux permanent d’entrées et de sorties. «L’événement majeur qui fait basculer vers la pauvreté ou en sortir, c’est la perte ou l’accès à l’emploi.» Le rapport souligne qu’on dénombre un quart de pauvres parmi les chômeurs. Quand la crise est là, comme en 2008, la pauvreté repart à la hausse car les gens mettent plus de temps à retrouver un travail. Ainsi, il a suffi d’une toute petite reprise économique en 2016 pour que le nombre d’allocatair­es du RSA baisse de 81 000 entre mars 2016 et mars 2017. Depuis, l’économie a de nouveau freiné et l’inflexion a cessé. L’Observatoi­re estime à 2,5 % la part de la population qui se trouve dans une pauvreté persistant­e, soit 1,6 million d’individus. Parmi elles : des retraités percevant le minimum vieillesse, des personnes handicapée­s qui ne peuvent pas travailler ou qui ne trouvent pas d’emploi, et des salariés précaires (CDD, intérims, temps partiels non choisis…).

Newspapers in French

Newspapers from France