Libération

«POUR MOI, LA “BAISSE MACRON” EST UNE FUMISTERIE»

- Recueilli par MATHILDE FRÉNOIS (à Nice)

«J’ai appris que j’étais éligible à la baisse de 30 % sur la taxe d’habitation. Mais je ne suis pas dupe : si l’argent n’est pas pris à droite, il est pris à gauche. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Cette année, avec mon mari, on paye 556 euros de taxe d’habitation. On gagne donc 179 euros par rapport à l’année dernière. Mais dans le même temps, en 2018, ma taxe foncière a augmenté de 132 euros. Comme ma commune de Vence fait partie de la métropole Nice-Côte d’Azur, on est concernés par la hausse de l’impôt foncier dans l’intercommu­nalité voulue par Christian Estrosi pour financer les investisse­ments. Du coup, on paye davantage. Le gain de pouvoir d’achat est en réalité tout petit : on économise seulement 3,91 euros par mois, soit 47 euros par an. Pour moi, la “baisse Macron” est une vaste fumisterie. Au final, nous sommes perdants. Depuis que j’ai fait mes calculs et que j’ai vu ce que je “gagnais”, je signe des pétitions contre la hausse de la fiscalité dans la métropole. Je poste aussi des messages sur les réseaux sociaux et j’en parle à tout le monde autour de moi. J’essaie de réveiller les gens. Je gagne 700 euros par mois. Je suis standardis­te à mi-temps chez un notaire. Mon mari est aide-soignant et il gagne 1 700 euros mensuels. Comment va-t-on réussir à financer les études de nos deux enfants ? L’aîné est au lycée, ça va vite arriver. On en est à se demander si l’on ne va pas revendre notre appartemen­t de 68 m² pour redevenir locataires. Peut-être que nous serons moins taxés ? Je me demande comment le gouverneme­nt peut espérer que les Français continuent de consommer. Avec ce que l’on gagne, c’est compliqué. J’attends avec impatience les nouvelles élections pour avoir un président qui tape sur les riches et les multinatio­nales, plutôt que de taper toujours sur les retraités, les petits propriétai­res et la classe moyenne. Entre les salaires qui ne bougent pas, les taxes et le prix de l’essence qui augmentent, ça n’est plus gérable pour les gens comme nous.»

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