Marche pour le climat : «C’est une vague qui démarre»
Samedi, alors que de nouveaux records de températures ont été atteints, en moyenne 9 à 10 degrés audessus des normales, ils étaient environ 120000 dans toute la France selon les organisateurs (presque autant que les 130 000 du 8 septembre) à manifester au nom de la lutte contre le réchauffement. Et ce, quelques jours après la publication du dernier rapport du Giec, qui appelle le monde à engager des transformations «rapides» et «sans précédent» s’il veut limiter le réchauffement à 1,5 degré. Entretien avec Nicolas Haeringer, coordinateur de l’association 350.org, un «mouvement citoyen mondial pour relever le défi climatique». Il y a eu presque autant de monde que le 8 septembre. C’est un réveil citoyen ?
Il y a une lame de fond, c’est clair. C’est une vague qui démarre, le début de quelque chose. Le 8 septembre, c’était la marque d’un émoi après la démission de Hulot. Et c’était une journée mondiale d’action, donc des ONG étaient sur les rangs depuis longtemps. Là, aucune organisation ne peut revendiquer la paternité ou la maternité de quoi que ce soit. La deuxième chose assez remarquable, c’est que, comme le 8 septembre, il y a eu du monde dans près de 80 villes et villages: les gens veulent se mobiliser au plus près de chez eux. Même dans les grands mouvements portés par des syndicats, on a rarement une distribution aussi large sur le territoire. Troisième chose : ce sont d’abord des gens non liés à des ONG qui se sont organisés sur Facebook ou d’autres réseaux sociaux. Le site Il est encore temps semble avoir joué un rôle important, avec une vidéo de youtubeurs appelant à la mobilisation…
Le succès d’Il est encore temps renforce la mobilisation autant que la mobilisation le renforce. Sans le 8 septembre et la lame de fond, il n’y aurait pas eu autant de youtubeurs. Cette vidéo a été vue plus de 7 millions de fois (l’équivalent de celle de Hulot en 2015 avant la COP 21). Plus de 150000 personnes se sont inscrites sur la plateforme. Les gens sont très réactifs, ils interagissent, vont sur d’autres sites, comme Réseau Action Climat, qui a connu la plus grosse fréquentation de son histoire après le lancement de la plateforme.