Henry à Monaco : le taf du héros
Revoilà l’artiste : huit années après ses adieux troublés à la sélection tricolore (Knysna, la grève du bus), Thierry Henry reprend pied dans le foot français. Samedi, l’AS Monaco a officialisé son arrivée au poste d’entraîneur, en remplacement du Portugais Leonardo Jardim, viré en milieu de semaine après un début de saison qui voit le club de la principauté occuper la 18e place de Ligue 1, et se retrouver au bord de l’élimination (deux défaites en deux matchs) en Ligue des champions. Une toute première expérience de head coach (coach principal) pour l’ancienne star tricolore, toujours recordman des buts inscrits en équipe de France (51) et qui, selon l’Equipe, avait exprimé à la direction monégasque son rêve de revenir dans son club formateur pour entraîner… dès cet été, c’est-àdire avant même que Jardim ne soit fragilisé par ses résultats.
Henry étant annoncé un peu partout (Arsenal, Bordeaux, Aston Villa…) depuis le printemps, cette manifestation d’attachement, voire ce «ciblage» de l’ex-buteur n’est pas neutre. L’ASM n’est pas, en soi, un mauvais spot pour débuter une carrière : un effectif où patrouillent cinq titulaires de l’équipe qui a arraché le titre au Paris-SG qatari en 2017 tout en atteignant la demi-finale de la Ligue des champions n’a rien à faire à la 18e place du championnat hexagonal, et Henry le sait très bien. Plusieurs zones d’ombre demeurent cependant. Les premiers pas d’un coach sont par définition mystérieux: dans le cas de l’ex-superstar tricolore, l’exigence extrême et obsessionnelle qu’il a toujours manifestée envers lui-même devra être éprouvée avec des joueurs, sinon «lambda», du moins loin des standards que ceux que Henry a côtoyés au faîte de sa gloire. Reste enfin cette impression de malentendu entre lui et le public français, qui lui avait reproché la fameuse main qualifiant les Bleus pour le Mondial sudafricain en novembre 2009, sans que la tutelle fédérale tricolore ne s’en émeuve, ce que Henry n’avait pas compris. Revenir dans le championnat de France, c’est remettre le dossier à jour. L’AS Monaco se déplacera samedi à Strasbourg. GRÉGORY SCHNEIDER