La Grèce au bord de la crise politique
Le ministre grec de la Défense et principal allié dans la coalition gouvernementale d’Aléxis Tsípras, Pános Kamménos, a annoncé sa démission dimanche, avant le vote parlementaire sur le nouveau nom de la Macédoine, auquel il est fermement opposé. «La question macédonienne ne me permet pas de ne pas sacrifier mon poste de ministre», a-t-il dit, annonçant le «retrait du gouvernement» des membres de son parti. Aléxis Tsípras a demandé au Parlement grec de procéder «immédiatement» à un vote de confiance à son gouvernement. Les débats sur ce vote pourraient commencer dès mardi et s’achever jeudi. Les députés macédoniens ont accepté vendredi, à la majorité des deux tiers, de rebaptiser leur pays «République de Macédoine du Nord». Il appartient désormais aux députés grecs de se prononcer sur ce nouveau nom, conformément à l’accord de Prespes entre la Grèce et la Macédoine. Pános Kamménos, qui juge que le nom de Macédoine ne peut pas être utilisé dans un autre pays que la Grèce pour des raisons historiques, a d’ores et déjà annoncé que son petit parti souverainiste (Anel) ne voterait pas la confiance au gouvernement, estimant que cela reviendrait à donner son aval à l’accord gréco-macédonien, qu’il juge «anticonstitutionnel». Il réclame un référendum coïncidant avec les européennes. Cet accord de Prespes nécessite une approbation des députés grecs à une majorité simple. Mais Tsípras dispose d’une faible marge de manoeuvre. Il pouvait compter sur 153 députés sur 300, mais c’était avant l’annonce de la démission de Kamménos, qui a suggéré qu’au moins trois députés Anel, dont lui-même, voteraient contre l’accord. Anel apporte habituellement sept suffrages à Tsípras au Parlement.