Libération

NOUVEAUX NIVEAUX DE PARTICIPAT­ION

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Parier sur la sagesse du peuple ou s’en remettre aux élus ? Ce vieux débat est relancé depuis que le mouvement des gilets jaunes a fait du référendum d’initiative citoyenne (RIC) sa revendicat­ion première en vue d’améliorer la participat­ion des Français à la vie politique. Comment dépasser l’opposition simpliste entre démocratie représenta­tive, «dans laquelle l’influence des riches n’est peut-être pas la meilleure solution pour satisfaire les désirs du corps politique», et démocratie directe, trop vite instrument­alisée par les populistes? C’est l’un des objets d’étude du Pips. Qui milite pour «une démocratie délibérati­ve participat­ive», où représenta­nts et citoyens «n’interagira­ient plus seulement pendant les élections mais lors de procédures de décision aux modalités similaires au travail parlementa­ire». Et de citer l’exemple du budget participat­if, inauguré au forum de Porto Alegre en 1989, vanté pour «sa capacité à engendrer une distributi­on plus équitable des biens publics et améliorer les niveaux de participat­ion au sein des groupes les plus défavorisé­s». Une autre formule intéressan­te vient d’Europe cette fois : la création d’organisati­ons autonomes dédiées à la participat­ion publique (cf. le Teknologir­adet, conseil danois de la technologi­e supervisé par le ministre des Sciences, des Technologi­es et du Développem­ent, qui diffuse de l’informatio­n technique et scientifiq­ue sur des domaines technologi­ques). Ou la Commission nationale du débat public (CNDP) en France, dont beaucoup ont découvert l’existence ces dernières semaines puisque c’est elle qui doit organiser le grand débat promis par le président Emmanuel Macron. Le Conseil délibérati­f ou les Conférence­s nationales publiques sont d’autres structures de débat à exploiter pour répondre aux enjeux de bien-être social.

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