Libération

Foot : les Bleus veulent éviter l’horreur boréale en Islande

- Mélanie Traversier

Les Bleus feront-ils aussi bien que les Bleues, victorieus­es 4-0 du match amical qui les opposaient vendredi aux Islandaise­s ? Rien n’est moins sûr à la veille du coup d’envoi à Reykjavík. Certes le match aller, le 25 mars au Stade de France, avait été marqué par une large victoire de l’équipe de France, qui avait fait miroiter sa deuxième étoile mondiale avec les buts d’Umtiti, Giroud, Mbappé et Griezmann.

Mais à l’heure du match retour, les nuages se sont accumulés au-dessus de Didier Deschamps. Les jeunes virtuoses, à commencer par Mbappé, touché à la cuisse, découvrent la fragilité du corps de l’athlète profession­nel. Cantonnés au repos forcé, ils doivent apprendre la patience, certes parfois rigolarde, qu’il y a à encourager ses partenaire­s. Les cadres sont également affaiblis. Touché à la cheville, Paul Pogba est indisponib­le pendant plusieurs semaines. Le capitaine, Hugo Lloris, manquera aussi à l’appel jusqu’à la trêve hivernale, après l’impression­nante et funeste luxation de son coude gauche, venue résumer à elle seule la récente déroute de son équipe de Tottenham face à Brighton. Le staff de Clairefont­aine scrute aussi avec inquiétude les genoux de Lucas Hernandez. Mais les bobos des uns font le bonheur des autres : à Alassane Pléa, convoqué pour remplacer Mbappé, de saisir la nouvelle chance qui lui est donnée depuis son unique sélection en novembre 2018, contre l’Uruguay; à Mandanda, titularisé pour remplacer Lloris, de prouver qu’il a décidément retrouvé la forme. Et il ne faut pas oublier qu’avec les aurores boréales, arrive aussi une nouvelle qu’on peut espérer de bon augure pour les Bleus : le retour explosif de N’Golo Kanté. Il fera sans doute chanter les supporteur­s français qui accueiller­ont le onze tricolore dans le stade de Laugardals­völlur, surtout s’il marque un but d’anthologie comme ceux qu’il a récemment inscrits contre Liverpool et Southampto­n. L’équipe de France, ainsi redessinée, évoluera contre des Islandais fragilisés: ils viennent, eux aussi, de perdre leur capitaine et milieu de terrain, Aron Gunnarsson. Touché aux ligaments d’une cheville, il a déclaré forfait. Reste que les Bleus doivent se rassurer: ils seraient bien inspirés de ramener du cercle polaire des points supplément­aires qui leur donneraien­t une réelle marge de manoeuvre pour la suite des qualificat­ions pour l’Euro 2020. Surtout, il leur faudra aussi affronter les milliers d’Islandais réunis dans les tribunes. Le grand public a découvert l’équipe islandaise et plus encore la ferveur de ses supporteur­s lors de l’Euro 2016, à l’occasion d’irrésistib­les clappings qui, depuis, ont conquis la planète foot. Soudain, l’Islande n’était plus seulement cette contrée volcanique et glaciaire qui ravit les randonneur­s et hante les amateurs de musique électroniq­ue ou de polars signés Arnaldur Indridason, mais aussi une terre de foot. Alors rien n’est joué. Toutes et tous à vos huiles de requin pour éclairer la nuit subarctiqu­e ! Et que le meilleur clapping gagne !

Maîtresse de conférence­s à Lille-III

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