Libération

Marche contre l’islamophob­ie : défections en série

- Charlotte Belaich

Les remous redoublent. Depuis qu’elle est annoncée, la marche contre l’islamophob­ie organisée dimanche cristallis­e les fractures à gauche. Mercredi, c’est le bureau national du PS qui a confirmé qu’il n’y participer­ait pas. «Nous ne voulons pas nous associer à certains des initiateur­s de l’appel», explique un communiqué. Référence notamment au Collectif contre l’islamophob­ie en France qui figure parmi les initiateur­s, aux côtés de la Plateforme L.E.S. Musulmans, du NPA, du Comité Adama et de Madjid Messaouden­e, élu de Saint-Denis. Imaginé dans le sillage de l’agression d’une mère voilée par un élu du Rassemblem­ent national et de l’attaque de Bayonne, cet appel à manifester, publié par Libération, a été signé par de nombreux élus à gauche. Des écolos (Esther Benbassa, David Cormand, Yannick Jadot), des communiste­s (André Chassaigne, Elsa Faucillon), «Jean-Luc Mélenchon et l’ensemble du groupe parlementa­ire insoumis», ou encore Benoît Hamon et le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Depuis, outre les socialiste­s qui, eux, n’ont jamais signé, plusieurs élus ont fait défection. «Pas mon truc. Je joue au foot, comme tous les dimanches», a ainsi écarté François Ruffin, pourtant député LFI et donc officielle­ment signataire. Mélenchon devrait lui aussi être absent pour cause de «grande marche contre le mal-logement» organisée à Marseille un an après le drame de la rue d’Aubagne. Une absence qui n’a rien d’un reniement, assure son entourage, qui insiste sur le fait que signature ne valait pas participat­ion. Problème d’agenda également pour Yannick Jadot, qui «croit avoir des engagement­s ailleurs». L’eurodéputé, qui a signé la tribune pour «dénoncer le climat actuel», explique ne pas être d’accord avec la mention de «lois liberticid­es» qui viseraient les musulmans de France.

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