Marche contre l’islamophobie : défections en série
Les remous redoublent. Depuis qu’elle est annoncée, la marche contre l’islamophobie organisée dimanche cristallise les fractures à gauche. Mercredi, c’est le bureau national du PS qui a confirmé qu’il n’y participerait pas. «Nous ne voulons pas nous associer à certains des initiateurs de l’appel», explique un communiqué. Référence notamment au Collectif contre l’islamophobie en France qui figure parmi les initiateurs, aux côtés de la Plateforme L.E.S. Musulmans, du NPA, du Comité Adama et de Madjid Messaoudene, élu de Saint-Denis. Imaginé dans le sillage de l’agression d’une mère voilée par un élu du Rassemblement national et de l’attaque de Bayonne, cet appel à manifester, publié par Libération, a été signé par de nombreux élus à gauche. Des écolos (Esther Benbassa, David Cormand, Yannick Jadot), des communistes (André Chassaigne, Elsa Faucillon), «Jean-Luc Mélenchon et l’ensemble du groupe parlementaire insoumis», ou encore Benoît Hamon et le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Depuis, outre les socialistes qui, eux, n’ont jamais signé, plusieurs élus ont fait défection. «Pas mon truc. Je joue au foot, comme tous les dimanches», a ainsi écarté François Ruffin, pourtant député LFI et donc officiellement signataire. Mélenchon devrait lui aussi être absent pour cause de «grande marche contre le mal-logement» organisée à Marseille un an après le drame de la rue d’Aubagne. Une absence qui n’a rien d’un reniement, assure son entourage, qui insiste sur le fait que signature ne valait pas participation. Problème d’agenda également pour Yannick Jadot, qui «croit avoir des engagements ailleurs». L’eurodéputé, qui a signé la tribune pour «dénoncer le climat actuel», explique ne pas être d’accord avec la mention de «lois liberticides» qui viseraient les musulmans de France.