Libération

A gauche, divergence­s à l’appel

Depuis l’annonce de la marche de dimanche, verts, insoumis et socialiste­s ont multiplié les prises de position tous azimuts

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Ala base, ce devait être une simple marche contre la «haine antimusulm­ans». Très vite, la division à gauche sur le terme «islamophob­ie», les «lois liberticid­es» et le casting des organisate­urs de l’événement a pris toute la place. Retour sur une semaine tendue.

Vendredi.

En début d’après-midi, un appel est publié dans les colonnes de Libé contre «les actes islamophob­es et la stigmatisa­tion des musulmans de France». Une grande marche est annoncée le 10 novembre. De nombreux politiques signent : Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Yannick Jadot… L’appel tourne à grande vitesse sur les réseaux sociaux. Les commentair­es pleuvent. Des questions se posent sur la définition du terme «islamophob­ie» et (surtout) les «lois liberticid­es» évoquées dans l’appel. Des politiques condamnent la marche et revendique­nt le droit de critiquer les religions. Le Printemps républicai­n monte au créneau. L’expatrié catalan Manuel Valls classe les signataire­s dans le camp de la «gauche du renoncemen­t» et parle d’un «abandon de la honte».

Dimanche.

Après un samedi relativeme­nt calme, Jean-Luc Mélenchon est invité sur France Inter. Sa présence parmi les signataire­s de l’appel surprend. Pour cause : cet été, une polémique est née entre La France insoumise et plusieurs militants de quartiers après un débat houleux sur le terme «islamophob­ie». A l’antenne, aucune question sur l’appel mais il est interrogé sur le climat actuel. Le chef des insoumis cible l’Elysée. «Le président de la République a jeté de l’huile sur le feu. C’est lui qui a appelé à la société de vigilance, qui a montré du doigt la culpabilit­é des musulmans dans l’affaire de la préfecture de police de Paris.» En fin d’après-midi, l’appel à la marche est également diffusé sur le blog participat­if de Mediapart. Une nouveauté : la liste s’allonge de 50 à 400 signataire­s.

Lundi.

La polémique prend forme. La gauche se déchire sur les réseaux sociaux. L’un des initiateur­s de l’appel répond : «Certaines associatio­ns pensent à la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école et celle de 2010 interdisan­t la dissimulat­ion du visage dans l’espace public. D’autres, notamment les politiques, évoquent la transforma­tion de l’état d’urgence après les attentats de 2015 et la propositio­n de loi votée au Sénat contre les accompagna­trices scolaires voilées.» Dans la journée, le passé de quelques signataire­s remonte à la surface, notamment des extraits de l’imam Nader Abou Anas (qui ne faisait pas partie des signataire­s du texte publié dans Libé). Dans une vidéo datant d’il y a quelques années, on l’entend dire : «La femme vertueuse est celle qui obéit à son mari.» La gêne gagne les initiateur­s de l’appel et les politiques signataire­s. L’imam retire son nom de la tribune.

Mardi.

La journée débute avec Yannick Jadot sur France Info. Il est interrogé sur sa signature. Hésitant, l’eurodéputé explique qu’il ne «valide pas l’ensemble» du texte. D’ailleurs, le grand vert

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