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Laurent Chalumeau «Radiohead, je m’en branle»

- Alexis bernier

Romancier (son dernier livre, VNR, arrive en poche), auteur des textes des personnage­s incarnés par Antoine de Caunes dans Nulle part ailleurs, dialoguist­e et scénariste pour Eric Rochant ou Alain Corneau, Laurent Chalumeau a été journalist­e à Rock & Folk dans les années 80 ce qui explique qu’il connaisse la musique.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?

Come Together des Beatles, à sa sortie, j’avais 9 ans.

Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

Tous moyens connus et à venir.

Le dernier disque que vous avez acheté ?

Ben avec le streaming, on n’achète plus vraiment. Sinon je viens de découvrir Ashley McBryde. Une big beautiful woman tatouée de partout.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Partout, tout le temps. C’est tout le temps bien.

Un disque fétiche pour bien débuter la journée ?

Je ne sais pas… Martha and the Vandellas, Dancing in the Street,

l’intro de cuivres vive et entraînant­e. Ou alors du Sam & Dave.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Sardou ou Delpech, quand le taxi est sur Nostalgie ou Rires et chansons. J’adore leurs timbres de voix. Et il n’y a pas de honte. Que du plaisir.

Votre film musical préféré ?

La country donne de meilleurs résultats que le rock, je trouve. Coal Miner’s Daughter, le biopic de Loretta Lynn, et celui de Patsy Cline,

Sweet Dreams, sont vraiment convaincan­ts. Et j’ai marché comme un seul homme dans Crazy Heart avec Jeff Bridges.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

Radiohead. Enfin, je déteste plus. Je m’en branle. Hallelujah par le jeune Buckley, je trouve ça à chier également.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

Le premier best-of d’Emmylou Harris, Profile. Stardust de Willie Nelson. Une compile d’Al Green.

Quelle pochette de disque avezvous envie d’encadrer chez vous comme une oeuvre d’art ?

Plein. Diana Ross ou Dolly Parton circa 60’s ou 70’s ensoleille­nt un mur. La pochette de Small Change

de Tom Waits est particuliè­rement bien composée.

Votre plus beau souvenir de concert ?

En quarante-cinq ans et deux continents, j’ai vu des trucs costauds. Mais je me souviens de Springstee­n en 2002 à Bercy avec le E Street écrivain

Band reformé. On avait incinéré Brenda Jackson le matin même. Et le soir, ÇA ! Ça m’avait recadré «artistique­ment». Et perso.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funéraille­s ?

Pas de disque. C’est vulgaire comme piège à larmes. Enfin bon, ils feront comme ils veulent.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon soundsyste­m ou n’allez-vous jamais en club ?

Quiconque prétend m’avoir vu en club depuis trente ans recevra des nouvelles de mon avocat.

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

Western Stars, le dernier Bruce Springstee­n. Deux mois à n’écouter QUE ça.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Le E Street Band. Même pour y jouer du triangle. Quoique. Comment il doit être casse-couilles au quotidien l’autre prognathe fou de lui-même… Mais clairement, belle équipe et bande à part.

La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?

Il y en a tant. Mais Your Song d’Elton [John, ndlr], depuis que je sais comment les gays l’écoutaient à l’époque où ils devaient se planquer. Certaines choses de mes amis Eicher et Djian savent m’embuer la prunelle. En fait, tout me fait pleurer.

Recueilli par

Ses chansons fétiches Elmore James

Dust My Broom (1951) Ennio Morricone

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