Grève à la RATP, chacun cherche sa voie
Aucune reprise ne se dessine dans les transports parisiens. Direction et syndicats divergent sur l’état réel du trafic. Les négociations sont au point mort.
Mélodie, ou plutôt pagaille en soussol. Les jours de grève qui s’écoulent à la RATP – on en sera au 27e ce mardi – ne laissent, pour le moment, entrevoir aucune reprise rapide du trafic normal des lignes de métro et RER intra-muros. Et à chaque jour qui passe, le plan de circulation diffusé par la Régie des transports parisiens est aussi attendu et scruté par les voyageurs que par les organisations syndicales. Les premiers cherchent à organiser leurs déplacements tant bien que mal. Les seconds vérifient si le programme du jour communiqué par la direction est en adéquation avec les effectifs de non-grévistes déclarés. «On nous annonçait 13 lignes ouvertes pour la journée de lundi, mais le nombre de grévistes sur le réseau reste le même qu’auparavant», s’étonne un responsable du syndicat SUD RATP.
Système D.
Pour rouvrir autant de lignes que possible en ce début de semaine – et de surcroît pour le service du dernier jour de l’année – la Régie des transports parisiens a un joker : la «réserve générale». Un effectif d’une cinquantaine de conducteurs constitué pour faire face aux imprévus de toutes sortes… dont les grèves. Par ailleurs, des cadres formés à la conduite des rames de métro sont mis à contribution. Pour autant, ce système D ne permettra pas à la RATP d’assurer un service de nuit pour le métro, comme elle a coutume de le faire le 31 décembre. Seules les lignes 1 et 14, qui sont automatisées et donc sans conducteurs, circuleront un peu plus tard qu’en temps normal : jusqu’à 2 h 15 du matin. Les quatorze
Dans un bus parisien, le 13 décembre. Le mouvement de grève en est ce mardi à son 27e jour. autres lignes du métro parisien ne fonctionneront, pour la plupart, qu’aux heures de pointe (de 6 h 30 à 9 h 30 et de 15 h 30 à 18 h 30) et sur certains tronçons. Et seules les lignes de tramway parisiennes resteront en service toute la nuit du 31 décembre. Idem pour le service de bus nocturne «noctilien» qui sera même renforcé. A la différence du métro, les bus et les tramways sont conduits par des agents plus jeunes, moins bien rémunérés et pour certains en cours de titularisation. Il leur est donc plus difficile de se lancer dans une grève, de surcroît particulièrement longue. Une chose est sûre, les réveillonneurs en goguette bénéficieront de la gratuité des transports franciliens du 31 décembre 17 heures au 1er janvier 12 heures, comme il est de tradition. En attendant, c’est toujours le flou sur le front des négociations pour trouver une issue à ce conflit. Tant du côté de la direction que des organisations syndicales, on confirme à Libération que les discussions sont au point mort et le resteront jusqu’au… 7 janvier. Le processus semble s’être arrêté à la lettre envoyée le 21 décembre par la direction aux salariés. La proposition qui leur est faite est d’appliquer le régime universel aux salariés «sédentaires» nés après 1980 et aux «roulants» nés après 1985. Une