Libération

Antidote

- Par Alexandra Schwartzbr­od

On ne sait pas vous, mais nous, on rêve de blanc. Le blanc de la page vierge de cette année qui s’ouvre et de cette décennie à venir. Le blanc du linge propre qui claque au vent. Le blanc de la meringue qui croustille sous les dents, souvenir d’une pavlova d’anthologie. Le blanc de la nuit qui passe sans que l’on éprouve le besoin ni l’envie de dormir. Le blanc de la neige qui se fait de plus en plus rare sous l’effet du changement climatique. Le blanc comme antidote au blues. Car il n’est pas question d’attendre les bras croisés et le dos rond que le réchauffem­ent détruise année après année le monde qui nous entoure. Si 2019 a été l’année de la prise de conscience mondiale des risques climatique­s, avec des manifestat­ions en différents points de la planète pour réclamer des mesures énergiques et durables, 2020 sera peut-être le point de départ d’une politique planétaire et citoyenne pour préserver et même raviver ce qui peut l’être encore. Et si ce n’est pas en 2020, ce sera très bientôt sous l’impulsion des jeunes génération­s qui veulent voir la vie en vert. Tout est envisageab­le pour lutter contre le réchauffem­ent, Libération s’en fait quotidienn­ement l’écho, et même les idées les plus folles. Comme il s’agit de démarrer l’année en douceur et dans la bonne humeur nous n’avons gardé que celles-ci. Et l’une d’elles nous a même inspiré cette image en une d’une planète blanche qui, dans la frénésie et le stress ambiants, fait un bien fou. La couleur blanche renvoyant jusqu’à 95 % du rayonnemen­t solaire, elle serait le meilleur moyen de rafraîchir les villes lors d’une canicule. Nous avons donc imaginé ce globe sur lequel tout reste à faire ou à refaire, sur lequel nous pourrons bâtir à l’aide d’algues ou de chanvre et retrouver le goût de la lenteur du bateau à voile. C’est plus constructi­f que de sombrer dans une colère noire. •

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