Soyons fous, sauvons la planète
Recycler le caca des bébés, rouler sur du bitume d’algues, revenir au transport à la voile… Les solutions pour limiter le réchauffement sont parfois aussi farfelues que l’heure est grave.
«Time For Action», le moment d’agir. C’était le slogan de la COP25, la 25e conférence des Nations unies sur le changement climatique, accueillie à Madrid début décembre. Marqué par une phénoménale apathie et une somptueuse procrastination, le grand raout s’est soldé par un colossal échec. Ce serait comique si l’heure n’était pas si grave, si le sort de l’humanité n’était pas en jeu.
La température moyenne du globe a déjà gagné environ 1 °C par rapport à l’ère préindustrielle, entraînant une multiplication de catastrophes climatiques. Dans une étude parue vendredi, l’ONG britannique Christian Aid a recensé pour 2019, sur l’ensemble des continents peuplés, quinze phénomènes météo extrêmes alimentés par le changement climatique – typhons, inondations, feux de forêt – ayant causé plus d’un milliard de dollars (900 millions d’euros) de dégâts. L’ONG souligne que «l’immense majorité des décès a été causée par deux événements seulement»: les inondations dans le nord de l’Inde (1 900 morts) et le cyclone Idai au Mozambique (1 300 morts). Et chaque degré supplémentaire promet d’augmenter exponentiellement l’ampleur des dérèglements, donc des dégâts et décès.
Or, au rythme actuel des émissions mondiales de gaz à effet de serre, qui ne cessent d’augmenter alors qu’elles devraient baisser, le mercure pourrait grimper de 4 ou 5°C d’ici à la fin du siècle. Avec des conséquences dramatiques et inédites pour la vie sur Terre en général et Homo sapiens en particulier. Et même si les quelque 200 Etats signataires de l’accord de Paris de 2015 respectaient leurs engagements, ce qui est très loin d’être le cas, le réchauffement pourrait dépasser les 3 °C, un cap déjà funeste. «Ce qui manque toujours, c’est la volonté politique», martèle le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lequel insiste notamment sur la nécessité d’arrêter les subventions aux énergies fossiles et les constructions de centrales à charbon afin d’éviter le «point de non-retour» qui approche rapidement. «Voulons-nous vraiment rester dans l’histoire comme la génération qui a fait l’autruche, qui flânait pendant que le monde brûlait ?» lançait Guterres à l’ouverture de la COP 25 devant les représentants des pays signataires de l’Accord de Paris. En vain, donc, une nouvelle fois.
Mais tout le monde ne plante pas sa caboche dans le sable. Tout le monde ne sifflote pas en détournant le regard pendant que l’Australie
ou la Californie se consument, que les Caraïbes se font dévaster par des ouragans, ou que la biodiversité s’effondre. Beaucoup refusent de capituler. Et les raisons de rester optimiste ne manquent pas. Défilés de jeunes par millions, actions de désobéissance civile, le mouvement citoyen qui appelle à agir vraiment, audelà des simples paroles, prend de l’ampleur et gagne en influence. Surtout, les solutions existent. Concrètes, efficaces, nombreuses, à mettre en oeuvre sans attendre les politiques. En voici un tout petit échantillon, absolument pas exhaustif et volontairement «dingue» (quoique), puisqu’il faut bien se dérider un peu en ce début d’année.