Restaurateurs à Toulouse : «Si on n’étend pas nos terrasses, on va crever»
La place du Capitole va-t-elle se couvrir de tables et parasols dès ce mardi? A en croire Olivier Bouscatel, gérant de l’un des cafés-restaurants qui font face à la mairie de Toulouse, c’est l’unique solution pour sauver son établissement de la faillite. «Si on n’étend pas nos terrasses, on va crever», assène le quadragénaire, qui ne dispose que d’une quarantaine de places en terrasse, et redoute, avec les nouvelles règles de distanciation, de n’en avoir plus que la moitié. Il a donc demandé à la ville de pouvoir s’étendre de l’autre côté de la rue. Les restaurateurs de la place, de la splendide brasserie Bibent du chef étoilé Christian Constant au McDo, font cause commune. «On représente 500 emplois à nous tous», fait valoir le porte-parole de ce «pack» du Capitole.
A l’échelle de la ville, 220 demandes d’extension de terrasses ont été déposées par les professionnels par l’entremise de leurs organisations représentatives. Le maire, Jean-Luc Moudenc (LR), qui se dit soucieux de l’impact économique du confinement, instruit ces demandes avec bienveillance depuis le 11 mai. Selon le vice-président local de l’Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie, 30 % des entreprises ne seraient pas en état de rouvrir le 2 juin et 3 000 à 4 000 emplois seraient menacés à Toulouse. La ville avait déjà annoncé l’exonération des redevances que règlent les établissements pour occuper le domaine public, soit un cadeau fiscal d’un million d’euros. Mais le maire, qui est aussi en campagne électorale, sait aussi que des habitants du centreville se plaignaient régulièrement, avant l’épidémie, des nuisances sonores générées par les clients des restaurants sous leurs balcons. Prudent, Moudenc a donc demandé à ses maires de quartiers d’organiser au pas de charge des «concertations» avec les riverains. Une «charte» a été élaborée et proposée à la signature de toutes les parties. A la demande de l’association Bien vivre à Toulouse, elle prévoit de retirer l’autorisation exceptionnelle à tout établissement récidiviste ayant déjà eu un avertissement de la police municipale. Plusieurs comités de quartier, estimant ne pas avoir eu le temps de consulter les riverains, ont préféré ne pas signer.