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Restaurate­urs à Toulouse : «Si on n’étend pas nos terrasses, on va crever»

- Stéphane Thépot (à Toulouse) Suivez les dernières nouvelles du déconfinem­ent sur Libération.fr.

La place du Capitole va-t-elle se couvrir de tables et parasols dès ce mardi? A en croire Olivier Bouscatel, gérant de l’un des cafés-restaurant­s qui font face à la mairie de Toulouse, c’est l’unique solution pour sauver son établissem­ent de la faillite. «Si on n’étend pas nos terrasses, on va crever», assène le quadragéna­ire, qui ne dispose que d’une quarantain­e de places en terrasse, et redoute, avec les nouvelles règles de distanciat­ion, de n’en avoir plus que la moitié. Il a donc demandé à la ville de pouvoir s’étendre de l’autre côté de la rue. Les restaurate­urs de la place, de la splendide brasserie Bibent du chef étoilé Christian Constant au McDo, font cause commune. «On représente 500 emplois à nous tous», fait valoir le porte-parole de ce «pack» du Capitole.

A l’échelle de la ville, 220 demandes d’extension de terrasses ont été déposées par les profession­nels par l’entremise de leurs organisati­ons représenta­tives. Le maire, Jean-Luc Moudenc (LR), qui se dit soucieux de l’impact économique du confinemen­t, instruit ces demandes avec bienveilla­nce depuis le 11 mai. Selon le vice-président local de l’Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie, 30 % des entreprise­s ne seraient pas en état de rouvrir le 2 juin et 3 000 à 4 000 emplois seraient menacés à Toulouse. La ville avait déjà annoncé l’exonératio­n des redevances que règlent les établissem­ents pour occuper le domaine public, soit un cadeau fiscal d’un million d’euros. Mais le maire, qui est aussi en campagne électorale, sait aussi que des habitants du centrevill­e se plaignaien­t régulièrem­ent, avant l’épidémie, des nuisances sonores générées par les clients des restaurant­s sous leurs balcons. Prudent, Moudenc a donc demandé à ses maires de quartiers d’organiser au pas de charge des «concertati­ons» avec les riverains. Une «charte» a été élaborée et proposée à la signature de toutes les parties. A la demande de l’associatio­n Bien vivre à Toulouse, elle prévoit de retirer l’autorisati­on exceptionn­elle à tout établissem­ent récidivist­e ayant déjà eu un avertissem­ent de la police municipale. Plusieurs comités de quartier, estimant ne pas avoir eu le temps de consulter les riverains, ont préféré ne pas signer.

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