Libération

A Lyon, une union anti-Collomb

En mauvaise posture, le maire sortant s’est allié avec LR. En face, les Verts et la gauche sont rassemblés.

- Maïté Darnault

ALyon, le suspense a été de courte durée. Après l’alliance entre le maire de la ville, l’ancien socialiste Gérard Collomb, «marcheur» de la première heure, et Les Républicai­ns la semaine dernière, les écologiste­s ont présenté le bloc qu’ils piloteront face à cette «coalition anticlimat et sans projet politique», selon les mots de Bruno Bernard, le candidat d’Europe Ecologiele­s Verts à la métropole. Arrivé le 15 mars en tête, Bernard a annoncé lundi avoir trouvé un accord avec la «gauche unie» (Parti socialiste, Parti communiste et alliés) et Nathalie Perrin-Gilbert, candidate dans le VIIe arrondisse­ment pour l’élection métropolit­aine, soutenue par La France insoumise. Pour l’hôtel de ville, après le dépôt des listes mardi soir, une stratégie de coalition doit être officialis­ée ce mercredi lors d’une conférence de presse réunissant Bruno Bernard, Grégory Doucet, l’écolo arrivé largement en tête aux municipale­s à Lyon, Nathalie PerrinGilb­ert (aussi candidate à la mairie, qui a récolté 10 % des voix au premier tour et aurait donc pu se maintenir), Renaud Payre, issu de la société civile, et la socialiste Sandrine Runel, tous deux têtes de liste de la «Gauche unie» en ticket pour ce double scrutin.

«Nous avons fait le choix de nous rassembler autour d’un projet ambitieux avec l’écologie comme boussole au rendez-vous de l’histoire», détaille l’invitation. Si l’ultime tambouille du baron Collomb avec la droite proche de Laurent Wauquiez, et en particulie­r son désistemen­t au profit du candidat LR pour la présidence de la métropole, en a surpris plus d’un, le retour de l’union de la gauche à Lyon constitue moins une nouveauté. Trois des cinq personnes qui seront côte à côte mercredi ont déjà uni leurs voix l’été dernier pour vanter un rapprochem­ent entre écolos, socialiste­s et leurs divers associés dès le premier tour des municipale­s et métropolit­aines. La désignatio­n au suffrage universel de l’exécutif de la métropole est une première pour les électeurs et un mystère pour les pronostiqu­eurs. D’où l’ambition, prudente, de partir ensemble sous une bannière verte-roserouge. Mais c’était sans compter les multiples bisbilles des différents états-majors de ces formations: la gauche est partie éparpillée mais termine bien unie. Le contexte lui aussi a changé : EE-LV mène la barque et la droite rame derrière. Avec pour seul argument la menace du déferlemen­t d’une horde de «Khmers verts» sur Lyon. «La deuxième ville de France ne peut raisonnabl­ement pas devenir un petit laboratoir­e de la décroissan­ce ni le lieu d’expériment­ation d’idéologies hasardeuse­s pratiquées par des apprentis», a ainsi lâché Etienne Blanc. Candidat Les Républicai­ns à la mairie de Lyon, ce dernier a accepté de se retirer au profit de Yann Cucherat, le poulain méconnu de Collomb. Qui a depuis perdu son investitur­e LREM. A chacun son apprentiss­age.

Correspond­ante à Lyon

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Photo Bruno Amsellem Grégory Doucet (à droite) et Bruno Bernard, à Lyon, le 7 mars.

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