Libération

A Toulouse, tous unis sauf une

La liste des partis de la gauche traditionn­elle a rejoint Archipel citoyen, conduite par les écolos et soutenue par LFI, leur donnant une chance face au maire LR sortant. Mais en perdant au passage sa tête de liste, Nadia Pellefigue.

- Stéphane Thépot

Une gauche unie mais une candidate socialiste déconfite. A Toulouse, l’espoir de déloger Jean-Luc Moudenc de la mairie a fini par convaincre écolos, socialiste­s et communiste­s de se rapprocher. Mardi, les partis de la gauche traditionn­elle ont accepté de rejoindre la liste Archipel citoyen, conduite par l’écolo Antoine Maurice et soutenue par LFI, mais sans leur tête de liste. Nadia Pellefigue qui conduisait une liste PS-PC-PRG arrivée en troisième position sur le podium en mars (18%) avait décliné dès dimanche la propositio­n de figurer en deuxième position derrière Antoine Maurice, conseiller municipal EE-LV sortant. «Je ne serai pas un obstacle au rassemblem­ent», précisait la vice-présidente du conseil régional, qui a accepté de parapher un accord de fusion entre les deux listes avant de s’effacer. La liste de rassemblem­ent compte 12 colistiers issus de sa liste en position éligible, contre 19 prévus. Une vingtaine des colistiers non encartés de Nadia Pellefigue l’ont soutenue jusqu’au bout, dénonçant des «logiques d’appareils». Mais selon un sondage Ifop commandé par Archipel citoyen auprès d’un échantillo­n de 700 personnes, une liste commune aurait une réelle chance de battre sur le fil le maire LR sortant, soutenu par LREM, en ballottage délicat à l’issue du premier tour avec 36,19 % des suffrages. Une victoire inatteigna­ble en cas de triangulai­re.

Archipel citoyen avait déjà enregistré dès le soir du premier tour le ralliement de Pierre Cohen. L’ancien maire socialiste, qui conduisait une troisième liste à gauche, figurera en dernière position sur la liste commune. Les négociatio­ns ont été plus compliquée­s avec la tête de liste socialiste, vice-présidente de la région Occitanie. Implicitem­ent soutenue par Carole Delga, présidente du conseil régional, Nadia Pellefigue avait tenté un coup de poker : la mairie de Toulouse pour Maurice, la présidence de la métropole pour elle. «Nadia a voulu faire de la présidence de la métropole un point dur», déplore Sébastien Vincini, fédéral du PS de la Haute-Garonne. La pression s’est accentuée sur la candidate durant tout le week-end. Dans une interview publiée dans la Dépêche du Midi, le sénateur (PS) Claude Raynal expliquait en substance que l’accord de fusion ne devait pas capoter à cause de la désignatio­n prématurée d’une présidente à la métropole.

Nadia Pellefigue était implicitem­ent lâchée par ses camarades socialiste­s de Haute-Garonne. «Je suis triste de constater que certains se sont affranchis du collectif», déplore la cansecréta­ire

didate dans sa vidéo. Finalement, la question de la présidence de la métropole n’a pas été tranchée. Elle est renvoyée au «troisième tour» de l’élection municipale.

Correspond­ant à Toulouse

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Photo Ulrich Lebeuf. Myop L’écolo Antoine Maurice à Toulouse, le 15 mars.
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