Libération

A Marseille, les Verts rejoignent enfin le Printemps

L’union ratée avant le premier tour se fait finalement à l’approche du second : EE-LV rejoint les listes de Michèle Rubirola, arrivée en tête. De quoi ravir la ville à la droite ?

- Stéphanie Harounyan

AMarseille, il aura fallu un écart significat­if au premier tour des municipale­s et deux mois et demi de réflexion pour qu’enfin, l’union se fasse. Les Verts et le Printemps marseillai­s, qui réunit onze formations de gauche, partent donc ensemble. Tous derrière Michèle Rubirola, la tête de liste du Printemps, qui a créé la surprise au soir du 15 mars en recueillan­t 23,44 % des voix, juste devant Martine Vassal (22,32 %), la candidate LR soutenue par le sortant Jean-Claude Gaudin, et très loin devant, Sébastien Barles (EE-LV, 8,14 %). C’est l’écologiste qui a fait le premier pas, en annonçant le 18 mai qu’il se rangeait derrière celle qui était désormais en situation de gagner la ville, après vingt-cinq ans de règne à droite. «On a la possibilit­é de tourner une page et d’en finir avec un système, explique Barles. Et c’est encore plus essentiel après cette période de crise sanitaire et la crise sociale qui s’annonce.» Dans une élection qui, comme à Lyon et Paris, se joue par secteurs, cette alliance renforce la position du Printemps sur les trois secteurs où la gauche est arrivée en tête (sur huit au total).

Un happy end qui n’était pas gagné d’avance. Leur mariage raté, en octobre 2019, avait marqué le début de la campagne municipale marseillai­se. Les Verts avaient rompu les négociatio­ns en vue d’un front commun, en choisissan­t de monter leur propre liste écolo-citoyenne, provoquant la colère d’une partie de l’électorat de gauche. «C’est derrière nous, insiste Sébastien Barles. Les deux mois qui viennent de s’écouler nous ont permis de discuter et d’enrichir nos projets respectifs. Et ça a été bénéfique.» Benoît Payan (PS), porte-parole du Printemps marseillai­s, veut aussi tourner la page : «Au bout du bout, on savait qu’il y avait cette volonté de faire ensemble, on savait que l’essentiel restait entre nous. Je souhaite que l’on fasse le rassemblem­ent le plus large possible.»

Reste le cas épineux des 15e et 16e arrondisse­ments. Dans ce fief historique de la gauche, au nord de la ville, le Printemps n’a pas réussi à trouver un accord avec Samia Ghali. La sénatrice ex-PS, en tête au premier tour, appelait le Printemps, arrivé troisième, à un désistemen­t pour «éviter le pire, la victoire du Front national». De timides discussion­s avaient pourtant débuté ce week-end, poussées notamment par quelques personnali­tés, dont le journalist­e et prix Albert-Londres Philippe Pujol et le cinéaste Robert Guédiguian, signataire­s d’un appel à l’union dans ce secteur. En vain : ce sera donc en triangulai­re, avec deux listes de gauche et le RN, que se jouera l’élection dans le «15-16». Une décision «irresponsa­ble», a commenté Samia Ghali. Du moins risquée, dans une élection très serrée, où tout se jouera au troisième tour lors de l’élection du maire par les conseiller­s municipaux.

Reste le cas des 15e et 16e arrondisse­ments. Dans ce fief historique

de la gauche, le Printemps n’a pas réussi à trouver un accord avec

l’ex-PS Samia Ghali.

Correspond­ante à Marseille

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