Libération

Epstein : guerre des mots entre le prince Andrew et la justice américaine

- S.D.-S. (à Londres)

Il y en a un qui ment, mais lequel ? Le prince ou le procureur général ? Le Britanniqu­e ou l’Américain ? Depuis quatre mois, la tension monte entre la justice américaine et la famille royale britanniqu­e, plus précisémen­t le prince Andrew, troisième enfant de la reine Elizabeth II. Depuis quarante-huit heures, le torchon brûle même franchemen­t, à travers une guerre de communiqué­s rageurs. Le prince Andrew a «décliné à plusieurs reprises notre demande d’organisati­on d’une audition», a déclaré le procureur fédéral de Manhattan, Geoffrey Berman. Le prince, 60 ans, intéresse la justice dans le cadre de l’enquête sur le pédocrimin­el et trafiquant sexuel Jeffrey Epstein, mort par suicide en août dans une prison newyorkais­e avant d’avoir été jugé. L’une de ses victimes a raconté avoir été forcée à trois reprises à avoir des relations sexuelles avec le prince, alors qu’elle avait 17 ans, des accusation­s qu’Andrew nie catégoriqu­ement.

Dans un communiqué, ses avocats ont affirmé que loin de refuser de coopérer avec la justice américaine, le prince avait au contraire offert sa collaborat­ion à trois reprises. Mais le procureur général a balayé lundi soir ces affirmatio­ns. «Une fois de plus, le prince Andrew essaie de se faire passer auprès du public comme impatient et prêt à collaborer avec une enquête fédérale criminelle en cours», a-t-il balancé dans un communiqué. Le problème, c’est qu’il «n’a pas parlé aux autorités fédérales, a décliné à plusieurs reprises de planifier une telle audition et, il y a presque quatre mois, nous a informés sans équivoque qu’il ne se déplacerai­t pas pour une entrevue de ce type.»

Quelqu’un ment ou joue sur les mots. Lundi, le tabloïd The Sun révélait que le ministère américain de la Justice avait déposé une demande formelle d’assistance mutuelle légale auprès du ministère britanniqu­e de l’Intérieur : dans ce cadre, si le prince Andrew refuse de témoigner volontaire­ment, il pourrait être contraint de se présenter devant un tribunal britanniqu­e.

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