Chez Amazon, des projets «suspendus» ?
La proposition d’un moratoire sur les nouvelles zones commerciales pourrait contrecarrer les ambitions du géant américain en France.
La semaine dernière, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avait déjà rappelé l’«exigence de précision de la loi pénale». Alors que la Convention souhaite «renégocier le Ceta au niveau européen pour y intégrer les objectifs de l’Accord de Paris», le chef de l’Etat a dit partager l’objectif mais pas au point de s’engager immédiatement sur le sort de l’accord commercial avec le Canada. «Un travail a permis d’en améliorer le contrôle et l’évaluation, continuons à évaluer, je n’ai aucun tabou», renvoie-t-il vaguement. Et silence radio sur les mesures proposées par la Convention pour encadrer la publicité.
Y aura-t-il un référendum ?
C’était l’une des voies possibles pour la CCC, qui a longuement pesé le pour et le contre de cette stratégie à haut risque, quinze ans après
Parmi les mesures retenues, Emmanuel Macron a approuvé le principe d’un moratoire sur les nouvelles zones commerciales dans la périphérie des villes. Pour Alma Dufour, de l’association les Amis de la Terre, cela pourrait marquer un coup d’arrêt aux ambitions du géant Amazon en France. Que signifie cette décision ? Dans le cas d’Amazon, cela devrait vouloir dire que les projets pas encore autorisés seront suspendus. Mais il faudra pour cela que le moratoire soit dans le projet de loi de finances. On ne crie pas pour autant victoire tout de suite, parce qu’on se demande s’ils ne vont pas faire cette annonce et en même temps se dépêcher de donner leur accord à certains projets dans les prochaines semaines. Mais on devrait voir des changements. Pour tous les projets où la décision a déjà été prise, il y a des recours en justice actuellement. S’il y a ce moratoire, ça pourrait renforcer nos chances que le juge tranche pour l’annulation.
Comment interprétez-vous cette annonce ?
C’est un tournant. C’est le seul sujet où il affirme être sur des mesures réglementaires fortes. Je pense qu’il a été très marqué par le mouvement des gilets jaunes qui ont porté ces sujets de l’enlaidissement des centres-villes et de la fuite des commerces vers la périphérie. C’est aussi une tentative de relocaliser l’économie en France, y compris en ce qui concerne la technologie.