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«Si on attend que l’Etat fasse quelque chose, on est morts»

Le PDG de Free, Xavier Niel, a opté pour des mesures réalistes et soutenues par les Français dans son référendum d’initiative partagée sur le bien-être animal.

- Recueilli par S.Fi.

«On est incroyable­ment optimistes, on ira jusqu’au bout.» Xavier Niel, le patron de Free, raconte comment il a eu l’idée de ce référendum d’initiative populaire (RIP) avec Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Veepee). Tous trois seraient prêts à activer leurs vastes réseaux pour que leur projet aboutisse. Votre propositio­n de référendum a beaucoup surpris le monde de la défense animale. De quand date votre engagement pour cette cause ?

Je dois l’avouer, je n’étais pas le plus grand des convaincus. J’étais touché quand je voyais des vidéos de L214, mais ensuite je zappais. Et puis mes copains ont arrêté de manger de la viande, on passait notre temps à discuter de ça durant nos repas, mes fils m’en parlaient aussi… Ça m’a fait réfléchir. Alors, plutôt que d’en parler, j’ai décidé de faire avancer le sujet. Si on attend que l’Etat fasse quelque chose, on est morts.

Comment s’est décidé le lancement de ce RIP ?

Mon idée était de voir dans la législatio­n comment, en tant que simples citoyens, on pouvait agir. Et il y a environ six mois, j’ai parlé du RIP à Marc et Jacques-Antoine, qui est déjà très investi sur ce terrain. Ça paraît énorme : on est à Paris, au restaurant, et on se dit qu’on peut réussir à faire passer une loi pour faire bouger les choses… On a appelé Hugo Clément pour lui demander s’il était chaud. Il a adoré et s’est chargé d’aller voir les associatio­ns. Ensuite le Covid-19 est passé par là, il a fallu attendre. Maintenant, il faut y aller. Comment avez-vous choisi les six mesures de ce RIP ? Il fallait trouver des mesures réalistes, rationnell­es. On a choisi les plus populaires, celles qui, selon les sondages, sont soutenues par une très large majorité de Français. Elles représente­raient un vrai impact, en faisant moins souffrir à brève échéance un milliard d’animaux par an.

Que comptez-vous faire concrèteme­nt ? On a besoin de tout le monde pour faire comprendre que la violence contre les animaux n’est plus acceptable. Avec Marc et JacquesAnt­oine, on a la chance de pouvoir rencontrer des députés et des sénateurs; on veut les convaincre de se saisir du sujet. Nos sociétés sont jeunes, elles comptent des millions d’abonnés, de clients, d’utilisateu­rs. On va utiliser nos projets d’entreprise pour soutenir cette cause. On veut être massifs et on est capables d’aller très loin. On est incroyable­ment optimistes. Et si ça ne marche pas, ce sera de notre faute.

Cette initiative vous attire-telle des critiques ?

Pour le moment, seulement de la part des chasseurs… On est vus parfois comme des francstire­urs, mais on n’est pas des politiques. On est des représenta­nts privilégié­s de la société civile et on croit à ce combat. On ira jusqu’au bout.

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