Libération

Casque t’écoutes ? / Simon Reynolds

- ALexis bernier

Les livres du critique anglais Simon Reynolds sur la musique (Rip It Up And Start Again, Rétromania ou Energy Flash) font autorité. Le Choc du glam, qui paraît vendredi en français, analyse en 700 pages ce courant phare des années 70 dont les audaces influencen­t encore notre époque.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?

Ian Dury and the Blockheads, Do It Yourself en 1979.

Avez-vous besoin de musique pour travailler ou de silence ? J’écoute ce sur quoi je suis en train d’écrire. Quand la date de bouclage approche et qu’il faut que j’accélère, je me passe des enregistre­ments de jungle et de musique de rave hardcore que j’avais faits dans les années 90 sur les radios pirates. Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

La radio, surtout les pirates de Londres dans les années 90, et, aujourd’hui, du rap et du classic rock sur les ondes de Los Angeles.

Le dernier disque que vous avez acheté, et sous quel format ?

En vinyle, c’était Some British Accents and Dialects (BBC, 1971) et en numérique, Echos + de la compositri­ce argentine Beatriz Ferreyra. Un disque fétiche pour bien débuter la journée ?

Do It Together (London Massive) de Sacred.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Aucune. En toute logique, si j’écoute c’est que d’une certaine manière cela doit être bon ! Cela dit, je suis un peu embarrassé quand j’écoute Rock You Like a Hurricane de Scorpions. Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ? Beaucoup de gens seront d’accord si je dis que High Hopes de Panic ! At the Disco est horrible.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

Il m’en faudrait au moins trois : In a Silent Way de Miles Davis, The Hissing of Summer Lawns de Joni Mitchell et Solid Air de John Martyn. Quelle pochette de disque avezvous envie d’encadrer chez vous comme une oeuvre d’art ? Electronic Panorama, de la série Prospectiv­e 21e siècle, un coffret publié par Philips en 1970. Il n’est pas encadré mais sa boîte métallisée trône sur une étagère de mon salon.

Votre plus beau concert ?

Les Daft Punk faisant leurs débuts en Amérique lors d’une rave au fin fond du Wisconsin en 1996. Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound-system ou n’allez-vous jamais en club ? J’ai longtemps passé ma vie dans les raves et les clubs, mais je n’y vais plus. J’y allais pour danser et faire des trucs qu’on faisait dans ces endroits. J’y suis aussi beaucoup allé de manière quasi anthropolo­gique, pour observer, décoder les rituels… Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?

Il y en a trop. Parmi les principaux, Pixies, Cocteau Twins, Aphex Twin, A.R. Kane, Fleetwood Mac, Saint Etienne, Omni Trio, Ultramarin­e…

La chanson qui vous rend fou de rage ?

Citons celles qui m’enragent d’une manière positive et dionysiaqu­e comme TV Eye des Stooges, Energy Flash de Joey Beltram ou F*ck Up Some Commas de Future.

La chanson qui vous fait toujours pleurer ?

There Is a Light That Never Goes Out de The Smiths, mais aussi Neon Lights de Kraftwerk.

Recueilli par

Ses titres fétiches

Sly And The Family Stone Everyday People (1969)

The Sweet Ballroom Blitz (1974)

Foul Play Open Your Mind (Foul Play Remix) (1993)

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