VALÉRIE ZENATTI

Dans le faisceau des vivants Points, 168 pp., 6,10 €.

«Le 1er janvier [2018, ndlr], je composais le numéro d’Aharon Appelfeld pour lui souhaiter une bonne santé, une année d’écriture et de quiétude, et j’apprenais qu’il était hospitalisé depuis deux jours, mais qu’il allait probablement sortir bientôt. Il dormait et je ne pouvais lui parler.»

Traduction de l’allemand, présentation et notes par Anne Merker. Les Belles Lettres, 320 pp., 26,50 €.

Depuis toujours attiré par la poésie et l’interrogation philosophique, Nietzsche a d’abord – en suivant son père, pasteur évangélique – voulu étudier la théologie, puis faire de la musique son métier. Il achève ses études au collège de Pforta, qu’avaient fréquenté Novalis, Fiche et les frères Schlegel, par un mémoire sur le poète élégiaque grec Theognis de Mégare, puis, à Bonn, il étudie la philologie, et, à l’université de Leipzig, découvre Schopenhauer, ainsi, sans doute, que sa vocation philosophique. A seulement 24 ans, il a son premier (et dernier) poste comme professeur de philologie à l’université de Bâle et l’année suivante obtient déjà la chaire de philologie classique. L’édition en 12 volumes, dirigée par Anne Merker et Paolo D’Iorio, des Ecrits philologiques bâlois, est en cours, et devrait s’achever en 2023. Rhét orique, le tome X, édité à partir des manuscrits de Nietzsche, contient un vaste ensemble consacré à l’«Exposition de la rhétorique antique» et aux rapports entre la rhétorique et l’éloquence, une «Histoire de l’éloquence grecque» ainsi qu’une «Introduction à la Rhé torique d’Aristote». Inutile de dire qu’on n’y rencontre pas un «Nietzsche d’avant Nietzsche», mais Nietzsche en personne – qui de la période bâloise tirera la Naissance de la tragédie.