Un procès à l’horizon pour les frères Bogdanoff
Les frères Bogdanoff seront bien jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour «escroquerie sur personne vulnérable». Les jumeaux sont soupçonnés d’avoir soutiré près de 800 000 euros à C.P., un millionnaire bipolaire pour relancer leur carrière. Les premières interrogations de la justice autour d’Igor et Grichka Bogdanoff surviennent en 2018. Le 19 juin, la police les interpelle et les interroge pendant quarante-huit heures avant de les mettre en examen.
Si les frères intéressent les enquêteurs, c’est pour leur proximité avec ce C.P., un an- cien hôtelier riche, bipolaire et «très bon ami» du duo Bogdanoff, selon leur avocat, Me Edouard de Lamaze, co- tacté par Libération. Avec cet «homme original qui voulait faire revivre Temps X [émission des années 80 qui a fait connaître les Bogdanoff, ndlr], ils ont sympathisé et organisé des projets tout à fait raisonnables et réalisables», souligne leur conseil. Mais voilà: C.P. est considéré «personne vulnérable». Quand la banque remarque que de gros retraits en liquide sont effectués sur son compte, elle alerte la justice. «Tous ceux qui ont eu affaire avec lui ont été considérés comme des es- crocs et poursuivis pour ex- ploitation de faiblesses», sou- ligne Me de Lamaze.
Les frères Bogdanoff ne sont en effet pas les seuls mis en examen dans cette affaire. Quatre autres personnes sont poursuivies et devront répondre des accusations d’escroquerie. «Mes clients sont les plus visés médiatiquement mais ce ne sont pas les plus visés juridiquement, insiste Me Edouard de Lamaze. Ils étaient dans un environnement pollué par une équipe de production qui semble avoir abusé de cette personne, mais ils ne s’en sont pas rendu compte puisque eux avaient une relation tout à fait saine avec C.P.»
Le 31 août 2018, C.P. se suicide en sautant du haut des falaises d’Etretat. Depuis, les frères Bogdanoff n’ont cessé de clamer leur innocence. «Ils n’ont jamais récupéré un sou, insiste Me de Lamaze. Les projets qu’ils ont réalisés par ailleurs ont eu lieu sans C.P.» Ces projets avancent, selon l’avocat : «On va faire revivre Temps X, ce n’est pas du tout une chimère, et c’est ce que nous dirons à l’audience.» Le parquet de Paris a indiqué que la date du procès n’était pas encore fixée.