Les visions de Suzanne Belaubre
Apriori, une chanteuse qui démarre son parcours comme choriste chez Bigflo & Oli, les rappeurs préférés des moins de 12 ans, a peu de chances de nous intéresser. Sauf que cette rubrique se fiche des a priori. On ne lui jettera pas la pierre pour cette apparition en 2017 sur Autre Part – un beau titre ceci dit.
Laboratoire sans oeillères, l’explorateur la Souterraine ne pouvait donc que s’intéresser à cette Toulousaine de 25 ans (par ailleurs lauréate, en 2012, du prix Claude-Nougaro), en lui ouvrant les bras avec ce premier album, logiquement intitulé (DIY). Puisque Suzanne Belaubre, autrice-compositrice-interprète, réalise tout elle-même «avec un ordi et trois plug-in». L’économie de moyens n’empêche pas une fascination émerveillée pour ces compositions joliment baptisées «électronique de chambre» par son label.
Jouant avec sa voix comme avec les mots, dans une poésie décalée, ego-trippée mais pas trop, la chanteuse tisse une toile sonore ludique et minimale, habitée d’un sceau étrange, un peu comme une apparition de Camille en invitée spéciale sur le dancefloor d’un club bouillant. Tout cela est bien entendu perfectible –ne taxe-t-elle pas de «démos» cette suite de chansons sur sa drôle de vie ? –, peut-être lui manque-t-il encore «le» titre qui pourrait vraiment faire résonner les trompettes de la renommée. Mais qu’importe, les promesses affichées par Suzanne Belaubre laissent déjà augurer des lendemains enchanteurs. Et certainement de nouvelles propositions de featurings.
(DIY) (La Souterraine)