Libération

Face à Debbie Harry

- Alexis Bernier

Publiée avant Noël, Face It, l’autobiogra­phie de Debbie Harry, n’en reste pas moins un plaisir d’offrir et une joie de recevoir pour tous ceux qui s’intéressen­t à la scène musicale des années 70-80. Evoquant du bout des lèvres les aléas de la carrière de Blondie, le groupe pop-punk dont elle a forgé l’image avec son guitariste et grand amour Chris Stein, ce livre est avant tout le portrait d’une femme indépendan­te dont on comprend rapidement qu’elle ne s’est jamais laissée emmerder.

Jouant à la poupée gonflable sans jamais en devenir une, Debbie Harry n’a pas attendu #MeToo pour envoyer balader les maisons de disques qui voulaient exploiter son corps. Et l’exhibition des sexes de David Bowie et Iggy Pop n’est accueillie qu’avec goguenardi­se. Ce qu’il y a de plus attachant chez la chanteuse de Call Me, c’est sa manière de balancer les révélation­s comme des banalités. Dans le flot d’une rédaction qui ressemble à une conversati­on radiophoni­que, on apprend qu’elle est une enfant adoptée, qu’elle a été violée, qu’elle a longtemps flirté avec l’héroïne et qu’elle adore les sex toys – «mais qui ne les aime pas?». C’est comme ça, et elle a toujours «fait face» sans en faire toute une histoire. Debbie Harry est un sacré personnage.

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20,90 euros.
«Face it» de Debbie Harry, Harper Collins, 20,90 euros.

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