Face à Debbie Harry
Publiée avant Noël, Face It, l’autobiographie de Debbie Harry, n’en reste pas moins un plaisir d’offrir et une joie de recevoir pour tous ceux qui s’intéressent à la scène musicale des années 70-80. Evoquant du bout des lèvres les aléas de la carrière de Blondie, le groupe pop-punk dont elle a forgé l’image avec son guitariste et grand amour Chris Stein, ce livre est avant tout le portrait d’une femme indépendante dont on comprend rapidement qu’elle ne s’est jamais laissée emmerder.
Jouant à la poupée gonflable sans jamais en devenir une, Debbie Harry n’a pas attendu #MeToo pour envoyer balader les maisons de disques qui voulaient exploiter son corps. Et l’exhibition des sexes de David Bowie et Iggy Pop n’est accueillie qu’avec goguenardise. Ce qu’il y a de plus attachant chez la chanteuse de Call Me, c’est sa manière de balancer les révélations comme des banalités. Dans le flot d’une rédaction qui ressemble à une conversation radiophonique, on apprend qu’elle est une enfant adoptée, qu’elle a été violée, qu’elle a longtemps flirté avec l’héroïne et qu’elle adore les sex toys – «mais qui ne les aime pas?». C’est comme ça, et elle a toujours «fait face» sans en faire toute une histoire. Debbie Harry est un sacré personnage.