Jean-Philippe Pierron Je est un nous Actes Sud, 176 pp., 19 € (ebook : 13,99 €).
Le sous-titre dit plus explicitement l’objet de cet essai, qui mêle écriture démonstrative et écriture narrative, voire poétique : «Enquête philosophique sur nos interdépendances avec le vivant». L’ambition de Jean-Philippe Pierron, qui enseigne la philosophie à l’université de Bourgogne, est de mettre au jour les «capillarités secrètes» reliant l’homme à la nature, et, plus largement encore, de poser l’assise d’une «transformation radicale» des relations entre tous les êtres vivants. A travers l’évocation de certains philosophes ou penseurs de l’écologie – dont l’engagement a été parfois déterminé par la «rencontre» avec un paysage, un arbre, un animal, une montagne (Gaston Bachelard, Aldo Leopold, Albert Schweitzer, Val Plumwood, Arne Naess…)– Pierron définit ce par quoi tout devrait commencer, à savoir une «écologie à la première personne», ou «écobiographie», dans les «relations singulières» qu’elle entretient avec la «fulgurance poétique», l’ouverture à l’altérité, l’éthique et la politique, du moins lorsqu’elle parvient à «sortir le soi de son autarcie» et à faire que «le tour de soi» soit un tour du monde, humain, animal, végétal.