Vincent Le Biez Platon a rendez-vous avec Darwin Les Belles Lettres, 192 pp., 17 €.
Vincent Le Biez est devenu haut fonctionnaire au ministère de l’Economie et des Finances, mais ses études (Polytechnique, Ecole des mines), auraient dû le conduire vers la recherche scientifique, et ses goûts vers la philosophie. Si Platon a rendez-vous avec Darwin, c’est justement que le double cursus de l’auteur n’a guère été une séparation, mais une unité, et l’a habitué à traiter les problèmes sous l’éclairage conjoint des sciences et de la philosophie. Le «dialogue renouvelé entre les Deux cultures (titre d’une célèbre conférence de Charles Percy Snow), les sciences et les humanités», se révèle ici assez fécond, parfois surprenant, dans la mesure où Le Biez explique l’une par l’autre des notions tirées du lexique scientifique et de la conceptualité propre à la philosophie politique, par exemple membrane et frontière, évolution et progrès, compétition et coopération, entropie et équilibre, diverPierre sité et pluralité, etc. (faisant ainsi dialoguer, entre autres, Bichat et Hobbes, Darwin et Platon, Richard Dawkins et Rousseau, Rudolf Clausius et Bergson, Sadi Carnot et Hannah Arendt…). La vision politique qui s’esquisse grâce à une telle méthode d’étude «fait la part belle aux concepts d’ordre, de complexité, de transmission et de subsidiarité, et ne se laisse enfermer ni dans une perspective progressiste ni dans une approche conservatrice».