Avec les compliments de la nature sauvage
En descendant la rivière, d’Edward Abbey, est un recueil à dimension autobiographique, rassemblant une dizaine de récits qui se déroulent dans un Ouest américain mi-sauvage mi-industriel. Il y est question, comme son titre l’indique, de descentes de rivières dans des canyons, qui apportent sensations et sentiment de liberté, de liens noués avec des bateliers surprenants, de rencontres avec des animaux sauvages et de randonnées sur des plateaux, le tout mêlé de réflexions personnelles et de références à des auteurs comme Henry David Thoreau. Edward Abbey raconte son amour de la nature et nous incite à lutter contre l’industrialisation, le tourisme de masse et la destruction de notre écosystème. Il imagine un monde utopique où les avantages de l’ère préhistorique et naturelle se mêleraient aux avantages du monde moderne. Une planète où les humains vivraient en harmonie avec la nature. «La nature sauvage complémente et complète la civilisation. Je dirais même que l’existence de la nature sauvage est un compliment à l’égard de la civilisation.»
C’est un livre rebelle, audacieux, précurseur (il a été écrit au début des années 80, et pour la première fois publié en français aujourd’hui). Il nous fait nous questionner sur notre mode de vie, notre asservissement au progrès. Ce sont des récits d’un style d’écriture simple, qui expriment des pensées complexes, et qui invitent le lecteur à réfléchir. Ils nous font voyager dans des paysages magnifiques, encore sauvages, et nous donnent envie de défendre cette nature, qui nous est vitale, qui depuis des milliers d’années nous a nourris, hébergés, émerveillés. •
Edward Abbey
En descendant la rivière
Traduit de l’anglais (Etats-Unis), par Jacques Mailhos.
Gallmeister, 240 pp., 22 € (ebook : 14,99 €).