Trump fait sa com back
«Je vous manquais déjà ?» a lancé Donald Trump dimanche devant une assemblée extatique, en ouverture de son premier discours depuis son départ de la Maison Blanche. L’ex-président républicain clôturait la grand-messe annuelle des conservateurs américains, délocalisée cette année à Orlando (Floride), où les restrictions sanitaires sont bien plus laxistes que dans la capitale américaine.
Dans un discours décousu, Donald Trump, qui refuse toujours d’admettre sa défaite, a brodé sur ses thèmes de prédilection. De la critique de Joe Biden – qui aurait eu «le premier mois d’une présidence le plus désastreux de l’histoire moderne» –, à la lutte contre l’immigration illégale et «l’identité» américaine «menacée», en passant par «l’élection truquée» de novembre, alors qu’aucune fraude n’a été prouvée. «Vous avez gagné ! Vous avez gagné !» scandaient les participants. «Si on avait eu
une élection juste, les résultats auraient été bien différents», a insisté Trump, sans jamais faire référence à l’attaque du Capitole par ses partisans qui lui a valu une deuxième procédure d’impeachment pour «incitation à l’insurrection», et un second acquittement au terme d’un procès en destitution expéditif mais historique : sept sénateurs républicains ont voté en faveur de sa condamnation. Trump, 74 ans, n’a pas manqué de flirter avec une hypothétique candidature à l’élection de 2024. Après avoir rappelé qu’il avait remporté l’élection de 2016, puis, contre toute évidence, celle de 2020, Trump a lancé : «Je pourrais même décider de battre [les démocrates] une troisième fois.» Depuis son départ de la Maison Blanche, banni des réseaux sociaux et surtout privé de son mégaphone Twitter, il ne s’exprime dans les médias que par communiqués. Les républicains ont beau avoir perdu le contrôle du Congrès et de la Maison Blanche, l’exprésident reste incontournable au sein du Grand Old Party (GOP). Depuis sa résidence floridienne de Mar-a-Lago, outre de récurrentes séances de golf, il continue à jouer au faiseur de rois, apportant pour 2022 son soutien à des candidats qui lui sont loyaux et continuent à crier à l’élection frauduleuse. Dimanche, les allées du Hyatt Regency étaient remplies de merchandizing à la gloire du milliardaire, l’idolâtrie allant jusqu’à une statue dorée géante à son effigie, vraie attraction pour ses fans. Malgré tout, il n’a pas dissimulé sa rancune, déroulant la liste des 17 élus républicains du Congrès, de Liz Cheney à Mitt Romney, ayant voté pour sa mise en accusation à la Chambre des représentants ou pour sa condamnation au Sénat. Appelant le parti républicain à «se débarrasser» d’eux. Un sondage informel organisé auprès de ses participants
montre que 68 % sont favorables à sa candidature à la prochaine présidentielle – mais seuls 55 % le choisiraient lors de primaires républicaines – et
95 % approuvent son programme populiste comme plateforme politique du parti. «Avec votre aide, un président républicain fera un retour triomphal à la Maison Blanche», a-t-il promis. •