Libération

Lulu Van Trapp «Une apocalypse joyeuse»

Sur son premier album, le quatuor parisien explose les barrières entre rock psyché, chanson kitsch et pop synthétiqu­e. Un univers qui trouve un écho dans cette pochette entre comics et manga, dont nous parlent les leaders Rebecca et Maxime.

- Recueilli par Patrice Bardot

L’univers «L’idée de la pochette était déjà ancrée en nous dès la fin de l’enregistre­ment. Nous avions envie d’évoquer les ruines du “monde d’après” et nous voulions nous positionne­r en antihéros, assumant que le monde s’écroulait. On s’imaginait installés en équilibre sur une petite corniche en train d’envisager le futur. On est influencé par la science-fiction, les comics, les animes japonais, nous étions curieux de nous voir représenté­s en avatars. C’était donc logique de passer par un dessin plutôt que par une photo.»

Le dessinateu­r «On a repéré sur Instagram le travail du dessinateu­r Apollo Thomas. C’était une évidence parce que son trait joue avec des références qui transcenda­ient les nôtres. Il possède aussi une espèce de naïveté dans son dessin qui nous a particuliè­rement touchés car il laisse la place au rêve. Il y a également quelque chose qui se dégage de son style qui appartient à l’enfance et au fait de ne pas trop se prendre au sérieux. On se reconnaît tout à fait là-dedans. Apollo a aimé notre approche et l’idée de collaborer avec nous. Il a travaillé à partir de photos qu’on lui a envoyées avant de nous proposer un premier jet. On a beaucoup échangé ensemble, notamment sur les typographi­es. C’était vraiment une rencontre très simple et très aimante.»

Les détails «On a décrit à Apollo cette apocalypse joyeuse qu’on avait à l’esprit et lui s’en est emparé avec son côté japonisant truffé de détails. On s’est trouvé des points communs avec notre goût pour les mangas comme Perfect Blue, Cowboy B Boy ou, bien entendu, Miyazaki. Mais il a rajouté beaucoup de ses références, comme ce train qui passe au loin. C’était marrant de voir comment un fantasme qu’on avait dans nos têtes pouvait se révéler

dans son univers. Dès son premier jet, il est parti très loin et on s’est dit: “Wahou, c’est un malade !” C’était très beau. On ne s’attendait pas à ça. Même si on savait à peu près quelle direction cela allait prendre avec son esthétique, il s’est emparé de notre vision pour la sublimer. Ce dessin aura une déclinaiso­n scénique puisque nous avons fait fabriquer des costumes identiques à ceux de nos avatars.»

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