Libération

L’euphorie Myd

Des hymnes electro-pop aux mélodies irrésistib­les, une bonne humeur contagieus­e : le premier album de l’ex-Club Cheval est un antidote à la déprime.

- Alexis Bernier

Bien qu’il cultive avec beaucoup de second degré un personnage d’ahuri décomplexé, à l’improbable look casquette, moustache et petit bourrelet apparent, Myd n’a rien d’un loser. La sortie de son euphorisan­t premier album mérite même d’en faire un des gagnants du futur déconfinem­ent. Cette collection d’hymnes electro-pop aux mélodies irrésistib­les et à la bonne humeur contagieus­e est l’antidote à la déprime que beaucoup attendaien­t.

Après avoir participé au collectif

Club Cheval, joué au beatmaker pour plusieurs rappeurs français, mais aussi écrit la musique du film Petit Paysan réalisé par Hubert Charuel (rencontré à la Fémis à l’époque où il s’appelait Quentin Lepoutre et suivait des études d’ingénieur du son), Myd a rejoint le label Ed Banger. Il y a naturellem­ent trouvé

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Presence

All Systems Gone (1999)

Un classique de la house anglaise, soyeuse, solaire et crépuscula­ire en même temps. Un disque derrière lequel se cache l’immense Charles Webster, avec qui Myd réussit à rivaliser en clôturant son disque sur le magnifique Got It. sa place, à mi-chemin entre Justice et Breakbot. Encouragé par Pedro Winter, il s’y est aussi construit une image avec beaucoup d’humour et l’assistance de la photograph­e Alice Moitié, qui s’est notamment amusée à le photograph­ier jouant les mimiles avec applicatio­n et tendresse sur un de ces paquebots de croisière naviguant entre Venise et les îles grecques. Le disque qui sort aujourd’hui, c’est encore un peu ça : la croisière s’amuse et nous avec, même si avec Myd on n’a jamais honte de danser la chenille.

Sans doute plus collection de singles (dont beaucoup ont été livrés au compte-gouttes depuis deux ans, mais qu’importe) qu’album structuré, Born A Loser balance entre indie pop façon Metronomy, balearic beat et french touch house. Il y a des guitares solaires et des basses élastiques, des synthétise­urs vintage, des voix charismati­ques (dont celle du Canadien Mac DeMarco avec qui Myd partage le goût des casquettes), des samples amusants, un soupçon de dub, une dimension enfantine, une goutte de mélancolie et un rythme nonchalant. Et cela rend heureux, tout simplement.

Basement Jaxx

Remedy (1999)

Encore de la house anglaise, mais beaucoup plus pouêt-pouêt et tonitruant­e. Basement Jaxx a toujours dangereuse­ment flirté avec la vulgarité, mais en restant si efficace qu’on ne peut qu’applaudir. Un autre antidote à la dépression.

Metronomy

The English Riviera (2011) On fête le dixième anniversai­re de cet album parfait avec une édition comprenant six bonus, avant une tournée en 2022. De la pop qui donne envie de chalouper au coucher du soleil un verre à la main. Ça aussi, ça rend heureux

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Myd Born a Loser (Ed Banger/Because)

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