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Thierry Solère : un retrait surprise et des questions

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Le député LREM et conseiller d’Emmanuel Macron Thierry Solère a annoncé tard jeudi soir sur Twitter qu’il ne se représente­rait pas aux législativ­es. Pourquoi avoir sollicité – et obtenu – l’investitur­e de la majorité présidenti­elle pour renoncer à quelques heures de la limite légale ? Contacté par Libération, Solère n’a pas donné suite.

«Après dix années au Parlement, il est désormais temps pour moi de poursuivre cet engagement politique sous une forme nouvelle», s’est-il borné à écrire sur Twitter. L’investitur­e de Solère faisait désordre en raison de ses mises en examen pour 13 chefs d’accusation. Son retrait intervient au lendemain de celui de Jérôme Peyrat, un autre proche de Macron investi en Dordogne malgré une condamnati­on pour violences conjugales. Depuis quelques jours, le soupçon d’un deux poids, deux mesures pesait sur les investitur­es de la majorité présidenti­elle. Pourquoi certains députés mis en cause par la justice étaientils immédiatem­ent écartés, quand des proches du Président, comme Solère et Peyrat, étaient investis ? Quelques députés souhaitera­ient maintenant que le «ménage» aille jusqu’au bout, avec un retrait de l’investitur­e à des élus sortants poursuivis par leurs ex-collaborat­eurs. Seraient visées Anne-France Brunet (Loire-Atlantique), accusée de «harcèlemen­t» et «violences» par une ancienne assistante parlementa­ire, ou Sira Sylla (Seine-Maritime), condamnée en première instance par le conseil de prud’hommes de Paris. Un jugement dont elle a fait appel. Dans une dernière vague d’investitur­es, publiée vendredi en fin de matinée, on apprend que le député Modem du Puy-de-Dôme Michel Fanget, condamné en appel à deux ans d’inéligibil­ité pour complicité d’escroqueri­e, n’est pas réinvesti.

JEAN-BAPTISTE

DAOULAS

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