Des fourmis et l’homme Bernard Werber livre ses surprenantes mémoires
Avant d’être un romancier qui vous explique la vie (et la mort), Bernard Werber a été journaliste scientifique au Nouvel Obs de 1983 à 1990. On trouve beaucoup de chiffres dans ses mémoires tout juste sorties. Werber, c’est (dixit l’auteur) «30 romans, publiés depuis trente ans, dans 30 langues différentes avec 30 millions de lecteurs», mais c’est aussi «22 000 levers de soleil», «50 000 heures d’écriture», douze ans de gestation pour les Fourmis (davantage si l’on considère qu’il rédigea une première version de huit pages à 8 ans et demi) et un sommet des ventes situé en France à «370 000 exemplaires en grand format» avec Nous les dieux en 2004 («Je n’ai jamais fait mieux»). En 22 chapitres, comme les 22 cartes du tarot de Marseille, l’écrivain partage («pour la première fois» !) les secrets de sa vie et de sa méthode : autohypnose, rêve lucide, écriture automatique… Détendez-vous et atteignez vos objectifs, petites fourmis.
1 Quel est
le sens de l’existence ?
A l’âge où d’autres découvrent les plaisirs solitaires, Bernard Werber découvre le voyage astral. Nous sommes en 1974, à Hyères (Var), il a 13 ans et rencontre en colonie de vacances un surprenant yogi du même âge, Jacques.
C’est le début d’une traversée. Les guides ne manqueront pas. A 30 ans, écoutons cette leçon d’humilité reçue en Inde et dispensée par un gondolier : «Bien sûr, vous vous agitez, vous écrivez des livres ou je ne sais quoi, vous voyagez, mais tout cela ne sert qu’à cacher le vide d’une existence inutile et dépourvue de tout objectif spirituel.» Retour à la ligne : «Je l’écoutais avec intérêt.» A 33 ans, Alejandro Jodorowsky, grand maître en tarot et «homme libre», lui prédit au bord d’une piscine à Saint-Mandé (Val-de-Marne) qu’il va bientôt divorcer, et le divorce ne tarde pas. Il y a des signes, des structures cachées, des puissances qui nous dépassent.
2 Qu’est-ce que
le «flow» ?
Lire Mémoires d’une fourmi, c’est encore découvrir, cadeau, la journée type de Bernard Werber – et pourquoi pas s’en inspirer? Debout dès 7 heures, on commence par noter son rêve, puis c’est méditation jusqu’à 7 h 30 («Juste dans mes pensées : la gratitude d’être vivant et de faire ce métier passionnant»). On enchaîne à 8 heures avec un croissant au café d’en bas, ensuite place à l’écriture jusqu’à 12h30 (la plupart du temps, montée d’inspiration vers 11 heures : cela s’appelle le «flow»). Déjeuner, «le plus souvent avec des scientifiques, historiens, philosophes, humoristes ou d’autres écrivains…» avant de passer l’après-midi sur les autres projets en cours. Dîner, et au lit à 23 h 30. La fourmi est organisée.
3
Merci qui ?
Bernard Werber et l’animatrice radio MariePierre Planchon (qui présente la météo dans la matinale de France Inter) sont bons amis, nous l’apprenons ici. Pour les 35 ans de Bernard, Marie-Pierre lui a offert une rencontre avec une médium. Au cours de la séance, notre narrateur, frileux au départ, a appris le nom de son ange gardien («Barnabé») et qu’il fut, dans ses vies antérieures, «danseuse de french cancan dans un cabaret parisien de Pigalle», mais également samouraï au Japon. Il n’a qu’un mot à dire à la médium : «Merci.» «Il faut surtout dire merci à Barnabé», répond la médium. Merci aussi à Marie-Pierre.