Temps médical, taxe lapin, psy… les annonces d’Attal
En chute dans les sondages de popularité, le Premier ministre, Gabriel Attal, contreattaque sur un sujet prioritaire pour les Français : l’accès aux soins. Soucieux de démontrer qu’il ne brasse pas du vent, il est revenu samedi dans un entretien à la presse régionale sur plusieurs mesures esquissées lors de son discours de politique générale fin janvier.
Accès aux soins. Attal réaffirme son objectif de faire en sorte que tous les Français puissent avoir accès à un professionnel de santé le soir et le week-end à moins de trente minutes de chez eux. Si «aucune option n’est définitivement fermée», le Premier ministre exclut pour l’heure de rétablir l’obligation de garde des médecins, chiffon rouge pour la profession. Pour changer la donne et limiter l’afflux de patients aux urgences hospitalières, Attal mise la coopération interprofessionnelle. Les généralistes qui accepteraient d’aller prendre des gardes dans des départements où la permanence des soins ambulatoire est défaillante pourront prétendre à des indemnités. Pour pallier la baisse du nombre de généralistes, le chef du gouvernement propose que d’autres professionnels de santé puissent participer à la permanence des soins.
Temps médical. S’il reprend le leitmotiv du chef de l’Etat, Attal peine à innover sur la façon de dégager du temps médical. Les difficultés d’accès aux soins ne cessant d’augmenter, le Premier ministre décide d’explorer une nouvelle voie, qui ne manquera pas de faire réagir les médecins. A titre expérimental, dans un département par région, les patients pourront d’ici l’été déroger au parcours de soins classique et consulter directement un spécialiste sans avoir vu au préalable un généraliste.
«Taxe lapin». Le Premier ministre réaffirme sa volonté d’instaurer une «taxe lapin». Ainsi, un patient qui ne se rendrait pas un rendez-vous médical et qui ne l’aurait pas annulé au moins vingt-quatre heures avant serait passible d’une pénalité de 5 euros si le médecin le décide. La proposition de loi nécessaire pour permettre ce prélèvement devrait être adoptée avant janvier 2025, selon l’entourage d’Attal. Santé mentale. Comme annoncé, Attal a retravaillé le dispositif «Mon soutien psy», crée en 2021 pour aider les jeunes à surmonter le traumatisme de la crise sanitaire. Ainsi, il ne sera plus nécessaire d’avoir l’aval préalable d’un généraliste pour avoir accès au dispositif. D’autre part, les psychologues verront leur consultation portée de 30 euros à 50 euros. Pour éviter que les 30% du coût de la consultation non pris en charge par la Sécu ne dissuadent les jeunes, le gouvernement va demander aux complémentaires santé de couvrir en totalité le reste à charge. Enfin, pour maximiser l’efficience de l’aide sur les troubles modérés, le nombre de consultations remboursées devrait passer de huit à douze par an.