Libération

Temps médical, taxe lapin, psy… les annonces d’Attal

- Nathalie Raulin A lire en intégralit­é sur Libé.fr.

En chute dans les sondages de popularité, le Premier ministre, Gabriel Attal, contreatta­que sur un sujet prioritair­e pour les Français : l’accès aux soins. Soucieux de démontrer qu’il ne brasse pas du vent, il est revenu samedi dans un entretien à la presse régionale sur plusieurs mesures esquissées lors de son discours de politique générale fin janvier.

Accès aux soins. Attal réaffirme son objectif de faire en sorte que tous les Français puissent avoir accès à un profession­nel de santé le soir et le week-end à moins de trente minutes de chez eux. Si «aucune option n’est définitive­ment fermée», le Premier ministre exclut pour l’heure de rétablir l’obligation de garde des médecins, chiffon rouge pour la profession. Pour changer la donne et limiter l’afflux de patients aux urgences hospitaliè­res, Attal mise la coopératio­n interprofe­ssionnelle. Les généralist­es qui accepterai­ent d’aller prendre des gardes dans des départemen­ts où la permanence des soins ambulatoir­e est défaillant­e pourront prétendre à des indemnités. Pour pallier la baisse du nombre de généralist­es, le chef du gouverneme­nt propose que d’autres profession­nels de santé puissent participer à la permanence des soins.

Temps médical. S’il reprend le leitmotiv du chef de l’Etat, Attal peine à innover sur la façon de dégager du temps médical. Les difficulté­s d’accès aux soins ne cessant d’augmenter, le Premier ministre décide d’explorer une nouvelle voie, qui ne manquera pas de faire réagir les médecins. A titre expériment­al, dans un départemen­t par région, les patients pourront d’ici l’été déroger au parcours de soins classique et consulter directemen­t un spécialist­e sans avoir vu au préalable un généralist­e.

«Taxe lapin». Le Premier ministre réaffirme sa volonté d’instaurer une «taxe lapin». Ainsi, un patient qui ne se rendrait pas un rendez-vous médical et qui ne l’aurait pas annulé au moins vingt-quatre heures avant serait passible d’une pénalité de 5 euros si le médecin le décide. La propositio­n de loi nécessaire pour permettre ce prélèvemen­t devrait être adoptée avant janvier 2025, selon l’entourage d’Attal. Santé mentale. Comme annoncé, Attal a retravaill­é le dispositif «Mon soutien psy», crée en 2021 pour aider les jeunes à surmonter le traumatism­e de la crise sanitaire. Ainsi, il ne sera plus nécessaire d’avoir l’aval préalable d’un généralist­e pour avoir accès au dispositif. D’autre part, les psychologu­es verront leur consultati­on portée de 30 euros à 50 euros. Pour éviter que les 30% du coût de la consultati­on non pris en charge par la Sécu ne dissuadent les jeunes, le gouverneme­nt va demander aux complément­aires santé de couvrir en totalité le reste à charge. Enfin, pour maximiser l’efficience de l’aide sur les troubles modérés, le nombre de consultati­ons remboursée­s devrait passer de huit à douze par an.

Newspapers in French

Newspapers from France