Qu’attendent les Occidentaux?

Eclipsée depuis octobre par la guerre entre le Hamas et Israël, et davantage encore depuis la brusque montée de tension entre l’Iran et l’Etat hébreu qui menace la stabilité de l’ensemble de la région voire au-delà, la guerre en Ukraine a cessé d’émouvoir la communauté internationale. Qui s’est rendu compte qu’au moins dix-huit personnes (dont quatre enfants) avaient été tuées mercredi dans une frappe russe sur Tcherniguiv ? Et que la ville de Kharkiv subit depuis des semaines des bombardements massifs ? Dans l’indifférence ou l’impuissance générale, l’Ukraine n’en finit pas d’être pilonnée par les troupes de Vladimir Poutine qui profitent de l’épuisement en hommes et en armes de son adversaire pour redoubler de férocité, espérant se prévaloir d’une victoire militaire et faire enfin tomber le pays. Pour Kiyv, la situation est d’autant plus désespérante que, le weekend dernier, Américains et Européens n’ont pas hésité à voler au secours d’Israël pour l’aider à repousser les drones et missiles iraniens.

Grâce au fameux et précieux «Dôme de fer», un système de défense aérienne mobile, Israël a pu s’en sortir sans dégâts, ou presque. Certes à un coût élevé : pas moins de 1 milliard de dollars se sont évaporés dans les airs en quelques heures. Alors qu’attendent les Occidentaux pour aider davantage qu’ils ne le font les Ukrainiens ? Certains dirigeants, on le sait, craignent encore d’entrer dans un affrontement direct avec la Russie qui pourrait entraîner une escalade militaire sur le continent européen. Mais le coût des besoins ukrainiens est le principal élément de blocage. Sera-t-il levé ce week-end par le Congrès américain qui retient une aide de 60 milliards de dollars ? Pour l’Ukraine, c’est vital. Volodymyr Zelensky, que l’on a connu combatif et prêt à tout, ne cache plus son désespoir : son pays est assuré de perdre la guerre s’il ne reçoit pas des moyens militaires sophistiqués supplémentaires. Et nul ne sait où s’arrêtera Poutine s’il parvient à faire main basse sur l’Ukraine.