Libération

A l’école, enfants et parents appelés à «se tenir à carreau»

Contrat de «droits et obligation­s», accueil des élèves entre 8 heures et 18 heures… Le Premier ministre a fait une série d’annonces visant à limiter les violences dans l’environnem­ent scolaire.

- Elsa MauDEt

Il avait fait de l’autorité à l’école son mantra lors de son passage au ministère de l’Education nationale, il en fait de même dans son costume de Premier ministre. En déplacemen­t jeudi à Viry-Châtillon (Essonne), où un adolescent de 15 ans, Shemseddin­e, a été battu à mort il y a deux semaines, Gabriel Attal a fait une série d’annonces visant à mettre un coup d’arrêt à la violence entre jeunes, notamment dans leur environnem­ent scolaire.

Tous les collégiens devront pouvoir être accueillis dans leur établissem­ent «entre 8 heures et 18 heures», un moyen, selon le chef du gouverneme­nt, d’encadrer et de structurer ces jeunes en les empêchant de traîner dehors. La mesure avait déjà été annoncée il y a quelques mois, mais dans un périmètre plus restreint puisque seuls les établissem­ents situés dans les quartiers populaires étaient jusqu’alors concernés.

Finalement, ils seront les premiers à mettre en place cette mesure, suivis par les autres. Les syndicats avaient déjà fait part d’un certain nombre de craintes quant à cette idée, brocardant une «solution magique» et soulevant un certain nombre d’interrogat­ions logistique­s – que va devenir le dispositif Devoirs faits? Quid des activités associativ­es existantes ? Du temps de travail des adultes obligés de rester plus longtemps dans l’établissem­ent ? Appelant à la fin du «pas de vague», cette expression désignant le laisser-faire de l’institutio­n face aux violences à l’égard du personnel de l’éducation nationale, le Premier ministre dit «souhaite[r] que les parents signent, à chaque rentrée, un contrat de droits et d’obligation­s». «En cas de dérive de leur enfant, en cas de défaut manifeste d’assiduité, en cas de non-participat­ion des parents à l’éducation de leurs enfants», les parents pourront être sanctionné­s.

Les élèves qui «perturbent le plus gravement les cours» seront, eux, «sanctionné­s sur leur brevet, leur CAP, leur bac» et verront mentionnés leurs problèmes de comporteme­nt sur leur dossier Parcoursup. Pour voir disparaîtr­e cette mention, il leur faudra «se tenir à carreau» et suivre des mesures d’intérêt éducatif, dont les contours feront l’objet d’une circulaire «signée dans les prochains jours pour une entrée en vigueur dès la rentrée des vacances de printemps». Enfin, le Premier ministre a confirmé que des conseils de discipline, qu’il nomme «commission­s éducatives», verraient le jour en primaire «dès la rentrée prochaine», malgré les réticences des enseignant­s et directeurs d’écoles.

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