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Son programme est annoncé pour «fin avril». Mais l’eurodéputé sortant Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique, distille déjà depuis plusieurs semaines certaines mesures. Ecologie, fiscalité, aide à l’Ukraine, solidarité migratoire : passage en revue des quelques idées martelées dans ses récentes interventions télés et radios.
Taxation des «plus hauts patrimoines»
«Réveiller l’Europe», c’est l’intention du député européen, qui en a fait son slogan de campagne. Un changement qui passe, selon lui, d’abord par «une taxation sur les plus hauts patrimoines à l’échelle du continent européen», qu’il définit comme les 0,1% les plus riches. L’eurodéputé envisage de passer par un «RIC européen» (référendum d’initiative citoyenne) qui requiert dans un premier temps un million de signatures, puis l’unanimité des Etats membres de l’UE.
Un passage en «économie de guerre»
Présent en 2013 à Kyiv lors du mouvement Euromaïdan, après le refus du gouvernement ukrainien de signer l’accord d’association avec l’Union européenne, Raphaël Glucksmann a toujours été un fervent défenseur du rapprochement entre l’Ukraine et l’UE. Il continue de l’être dans le conflit avec la Russie. «On a perdu un temps fou», reprochait-il sur Franceinfo le 29 mars. Aujourd’hui, il veut passer à la vitesse supérieure et milite pour que la France passe en «économie de guerre». Celle-ci inclut d’une part la «priorisation» des productions européennes, qui permettrait d’équiper militairement Kyiv sans financer l’industrie de l’armement aux Etats-Unis. Elle suppose la restauration de mécanismes de solidarités, à l’image de la taxation des superprofits voulue par Glucksmann, pour financer l’effort de guerre.
Migrations : sortir des accords de Dublin
Raphaël Glucksmann a voté contre la plupart des mesures qui composent le Pacte sur la migration et l’asile, approuvé le 10 avril à Bruxelles. Lui se prononce pour une sortie des accords de Dublin, selon lesquels lorsqu’un migrant demande l’asile dans un pays de l’UE, le premier pays européen qu’il a traversé est chargé de traiter cette demande. Un mécanisme qui désavantage les pays méditerranéens en première ligne. Il envisage de mettre en place un régime d’asile qui instaurerait un meilleur partage dans l’accueil des migrants entre les pays.
Miser sur les énergies renouvelables
En meeting à Nantes le 13 avril, Glucksmann appelait à une «révolution écologique européenne». Réforme de la PAC, mesures de réciprocité sur les produits échangés aux frontières de l’UE : la tête de liste PS-Place publique veut donner un débouché environnemental à la crise agricole. Concernant la transition énergétique, il met l’accent sur la nécessité d’investir dans les énergies renouvelables pour qu’elles occupent 70 % du mix énergétique européen. «C’est l’avenir», insistait-il sur BFM TV le 14 avril face à François-Xavier Bellamy en parlant du solaire et de l’éolien. S’il a assuré face au candidat LR que «la sortie du nucléaire ne pouvait pas être un objectif», il reste encore flou sur la place qu’il compte accorder à l’atome.