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Grève des contrôleur­s aériens : jeudi noir sur les pistes

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La journée de jeudi s’annonce noire dans le sens des décollages et des atterrissa­ges : plus de deux tiers des vols pourraient être annulés dans certains aéroports. Les négociatio­ns avec le gouverneme­nt et la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) pour éviter une grève des contrôleur­s aériens français ont échoué, a annoncé lundi leur principal syndicat, prédisant une «mobilisati­on record» des personnels, synonyme de nombreuses annulation­s de vols.

Contacté par Libération, le Syndicat national des contrôleur­s du trafic aérien (SNCTA) assure que le nombre de grévistes «avoisine les 100 %», conséquenc­e d’une réforme entrée en vigueur fin décembre. Pour autant, tous les vols ne seront pas retardés ou annulés puisque les contrôleur­s ont une obligation de service minimum à assurer.

Le SNCTA et les autres organisati­ons syndicales protestent contre le projet de refondre l’organisati­on du contrôle aérien pour faire face à l’augmentati­on annoncée du trafic aérien en contrepart­ie de hausses de rémunérati­ons et d’embauches. «On ne conteste pas tant les réformes, même si elles sont d’ampleur, que l’accompagne­ment social qui est lui très largement insuffisan­t, assure à Libé un secrétaire national du Syndicat des contrôleur­s du trafic aérien. Avec l’augmentati­on du trafic aérien de 20 % à 30 % prévue d’ici 2030, on demande une augmentati­on nette des salaires de 5 % par an sur la période 2023-2027. Contrairem­ent aux idées reçues, cela ne coûtera pas un centime à l’Etat puisqu’on est payés par les redevances des compagnies aériennes.»

Du côté de la Fédération nationale de l’aviation, on s’inquiète déjà que cette hausse se répercute sur le coût des billets. Le SNCTA se défend en assurant que la hausse ne coûtera que quelques centimes par billet et que la redevance est en France «la moins chère d’Europe».

La grève de jeudi n’est pas reconducti­ble et se terminera vendredi matin à 6 heures. En revanche, le syndicat a déjà déposé un préavis de grève de trois jours, les 9, 10 et 11 mai. Objectif : «Laisser quinze jours entre les deux grèves pour que de nouvelles négociatio­ns puissent avoir à nouveau lieu. Désormais, la balle est dans le camp du gouverneme­nt et de la DGAC.»

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